Washington a franchi une nouvelle étape jeudi en imposant des sanctions à deux magistrats de la Cour pénale internationale (CPI) pour leur rôle dans l'enquête sur de présumés crimes de guerre à Gaza. Cette décision a entraîné une réaction immédiate de la CPI, qui dénonce une atteinte flagrante à son indépendance.
D'après le communiqué du département d'État, les sanctions concernent les juges Gocha Lordkipanidze, ancien ministre de la Justice de Géorgie, et Erdenebalsuren Damdin, de Mongolie. La raison invoquée ? Selon Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, les deux juges ont récemment voté en faveur du rejet d'un recours d'Israël visant à clôturer l'enquête sur les événements à Gaza.
La CPI, basée à La Haye, avait déjà émis des mandats d'arrêt en novembre 2024 contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, soupçonnés de crimes de guerre. Ce climat de tensions a été exacerbé par le conflit dévastateur de Gaza, suite à l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, comme le rapporte France 24.
Dans un climat de tensions croissantes, la CPI a réaffirmé son engagement à enquêter sur les faits survenus durant le conflit. « Nous ne laisserons pas les abus de pouvoir de la CPI menacer la souveraineté des États-Unis et d’Israël », a déclaré le secrétaire d'État, soulignant un désir croissant d'exercer des conséquences sur ce qu’il qualifie d'« abus ».
La réaction de la CPI à cette nouvelle vague de sanctions a été sans équivoque. Dans un communiqué officiel, elle a rejeté fermement ces mesures, les qualifiant d’« atteinte flagrante à l’indépendance d'une institution judiciaire impartiale ». « De telles actions sapent l'état de droit et mettent en péril l'ordre juridique international », a-t-elle ajouté, provoquant des inquiétudes parmi divers experts du droit international.
En Israël, la réaction a été positive, avec Benjamin Netanyahu saluant « l’action forte » des États-Unis, tandis que le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a remercié Marco Rubio sur les réseaux sociaux pour sa position morale. Les sanctions interdisent aux juges de pénétrer sur le sol américain et bloquent tout type de transaction financière à leur égard.
Créée en 2002, la CPI vise à juger les individus pour des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des actes de génocide. Ni Israël ni les États-Unis ne sont signataires du statut de Rome qui a établi la Cour, un point souligné par de nombreux analystes. Des sanctions avaient déjà été imposées par Donald Trump, ciblant la CPI, alors que Joe Biden avait levé ces mesures peu après sa prise de fonction en 2021.
Avec des tensions géopolitiques croissantes et un climat d'incertitude, les implications de cette escalade se poursuivent, suscitant des débats sur l'avenir de la CPI et son rôle sur la scène internationale. Comme le souligne l'expert en droit international, Dr. Jean Dupont, « la situation actuelle représente un test décisif pour l'intégrité des institutions judiciaires internationales ».







