Le Parlement israélien a récemment voté, le 23 décembre, un amendement qui prolonge jusqu'à fin 2027 la possibilité d'interdire la diffusion de médias étrangers jugés par les autorités comme menaçants pour la sécurité nationale. Selon l'ONG Reporters sans frontières (RSF), cette loi constitue une atteinte significative à la liberté de la presse.
Initialement adoptée en avril 2024, en pleine guerre entre Israël et le Hamas, cette législation vise principalement Al Jazeera, souvent qualifiée par le gouvernement israélien d'« organe de propagande » pour les groupes palestiniens. La chaîne a été fermée par les autorités sous prétexte qu'elle aurait soutenu des actions terroristes, notamment lors de l'attaque du 7 octobre 2023 qui a entraîné un conflit meurtrier à Gaza.
Selon la nouvelle loi, le ministre de la Communication peut ordonner l'arrêt des diffusions des médias ciblés, la fermeture de leurs bureaux et même le blocage de leurs sites web. Une simple consultation de divers organismes de sécurité suffit pour justifier ces décisions, sans qu'un recours judiciaire ne soit nécessaire.
Le ministre de la Communication, Shlomo Karhi, s'est exprimé sur les réseaux sociaux, affirmant que « les chaînes considérées comme terroristes doivent être exclues, que ce soit en temps de paix ou en période d'urgence ».
Cependant, cette législation a suscité de vives réactions et des préoccupations parmi les défenseurs de la liberté d'expression. RSF a qualifié cette situation de « loi répressive », soulignant la légitimation de la censure pour les médias qui couvrent les événements à Gaza depuis le territoire israélien. Cette mesure reflète une détérioration continue du climat médiatique en Israël, qui a chuté de 11 places dans le classement mondial de la liberté de la presse entre 2024 et 2025, atteignant le 112e rang sur 180, selon RSF.
En fin de compte, alors que la guerre et les tensions continuent de sévir, cette volonté de contrôler l'information pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le journalisme libre et indépendant dans le pays. La question demeure : comment garantir un équilibre entre sécurité nationale et droits fondamentaux ?







