En 1965, un chapitre méconnu de la guerre froide s'est écrit dans les hauteurs de l'Himalaya indien lorsque la CIA a abandonné un générateur nucléaire sur le Nanda Devi, l'un des sommets les plus emblématiques de la région. Destiné à intercepter les communications du programme nucléaire chinois, ce dispositif est resté introuvable depuis lors. Alors que les années passent, les répercussions de cet incident continuent de préoccuper les autorités indiennes.
Cette opération classée « ultra-confidentielle » a rassemblé des alpinistes américains triés sur le volet et des membres de l'expédition indienne, travaillant de concert dans un but stratégique. Ils ont transporté un équipement sensible, comprenant des antennes et un générateur nucléaire portable, le SNAP-19C, alimenté au plutonium. Avec un poids d'environ 22 kilos, cet appareil était censé assurer une autonomie de plusieurs années.
Une mission précipitée par les éléments
Selon un rapport du New York Times, le plan initial était de placer ce dispositif au sommet pour surveiller le développement nucléaire de la Chine, peu après son premier essai. Cependant, des conditions météorologiques défavorables ont contraint l'expédition à abandonner cette mission. Une tempête soudaine a poussé le capitaine indien M.S. Kohli à ordonner une retraite rapide, entraînant la décision difficile d'abandonner le matériel sur place.
Le générateur, contenant près d'un tiers de la quantité de plutonium utilisée dans la bombe de Nagasaki, est resté enfermé dans les glaces de l'Himalaya.
Les conséquences d'un secret d'État
À l'époque, les gouvernements américain et indien ont tenté de cacher l'incident. Bien qu'aucune information officielle n'ait été divulguée, des révélations partielles ont émergé dans les années 1970, provoquant un véritable scandale en Inde. Le gouvernement américain a continué de minimiser ou d'ignorer les conséquences de la perte du dispositif, malgré les préoccupations croissantes.
Cette inquiétude est d'autant plus pressante que le site du Nanda Devi se situe à proximité des sources du Gange, fleuve sacré pour des millions d'Indiens. Les écologistes, les villageois et les responsables politiques craignent que le générateur, déplacé par les glaciers en mouvement, ne finisse par libérer des matières radioactives dans le fleuve.
Des experts soulignent que, bien que le générateur ne puisse pas exploser comme une arme nucléaire, sa contamination radioactive demeure un risque palpable. Ce mystère non résolu continue d'alimenter les craintes, tandis que l'Himalaya, avec sa majesté et sa complexité, garde le secret de cet incident passé.







