Dans un nouvel épisode révélateur des tensions entre l'Europe et les États-Unis, Thierry Breton, ancien commissaire européen et ministre de l'Économie, a été interdit de séjour aux États-Unis. Cette décision a été prise en raison de son rôle dans l'instauration de régulations strictes concernant les géants de la technologie, tant américains que chinois.
Depuis la nuit de Noël, plusieurs personnalités européennes partageant la même vision de la régulation numérique s'ajoutent à cette liste noire. Emmanuel Macron a exprimé sa consternation face à cette mesure, qualifiant l'action américaine d'intimidation à l'égard des responsables européens.
« Qu'on l'apprécie ou non, l'administration Trump se trompe profondément. Les États-Unis sont un pays de liberté, et cette décision ternit leur image à l'échelle mondiale », a déclaré Sébastien Chenu, vice-président du groupe Rassemblement National à l'Assemblée nationale, soulignant que l'exclusion de Breton est un mauvais signal de la part de Washington.
Nathalie Loiseau, députée européenne, a ajouté avec humour que « c'est plus simple d'entrer aux États-Unis lorsque l'on est Vladimir Poutine que lorsqu'on est un ancien commissaire européen ». Ces propos illustrent bien le contraste frappant que subissent les personnalités européennes qui cherchent à promouvoir des valeurs démocratiques.
La strict régulation récemment imposée par l'Union européenne, qui a notamment abouti à une amende de 120 millions d'euros infligée au réseau social X, ne fait qu'amplifier les tensions. Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, a dénoncé ces actions comme un acte de censure injustifiée et un affront à la liberté d'expression.
La situation qui entoure Thierry Breton et ses collègues indisposés par l'administration américaine soulève des questions importantes sur l'avenir des relations transatlantiques et sur la capacité de l'Europe à faire entendre sa voix dans le débat international sur la régulation numérique. Comme l'indique Le Monde, il apparaît de plus en plus que cette guerre de régulation pourrait avoir des conséquences durables sur le paysage technologique mondial.







