Israël a fait une annonce majeure vendredi en établissant une reconnaissance officielle du Somaliland, une république autoproclamée qui a rompu avec la Somalie en 1991. Cette décision a été accueillie avec indignation par Mogadiscio, qui considère cette action comme une « attaque délibérée » contre sa souveraineté.
Selon des analystes, l'initiative d'Israël pourrait viser à renforcer sa position stratégique dans la région, particulièrement pour sécuriser l'accès à la mer Rouge. Une telle démarche a également déclenché une vague de critiques, y compris de la part de l'ancien président américain Donald Trump, qui a exprimé ses réserves sur ce soutien au Somaliland.
Dans la capitale du Somaliland, Hargueisa, des milliers de personnes ont célébré cette annonce, brandissant le drapeau de la région et scandant des slogans de victoire. Le président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi, a qualifié ce moment de « tournant historique » pour le peuple de sa région, en soulignant les années de lutte pour la reconnaissance.
Le Somaliland, d'une superficie de 175.000 km², correspond en grande partie à l'ancienne Somalie britannique et a réussi à maintenir une autonomie relative, avec sa propre monnaie, son armée et sa police, se distinguant ainsi de la Somalie, en proie à des conflits violents et à des insurgés islamistes.
Malgré ses efforts pour s'imposer sur la scène internationale, le Somaliland demeure isolé, n'ayant été reconnu par aucun pays jusqu'à présent. Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a précisé que les deux pays établiront bientôt des relations diplomatiques officielles, ce qui inclura la nomination d'ambassadeurs et l'ouverture d'ambassades.
Mogadiscio a réagi rapidement, qualifiant cette reconnaissance d'Israël d'« acte provocateur » qui pourrait exacerber les tensions dans la région de la Corne de l'Afrique. La Somalie a également réaffirmé son engagement envers les droits des Palestiniens, estimant que cette décision d'Israël nuit à la cause palestinienne.
Des pays de la région comme l'Égypte et la Turquie, ainsi que des organisations comme la Ligue arabe, ont eux aussi rejeté cette reconnaissance. Pendant ce temps, le président américain a indiqué qu'il ne suivrait pas l'exemple d'Israël, posant des questions sur la reconnaissance du Somaliland.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a quant à lui souligné que ce rapprochement pourrait être une « opportunité précieuse » pour renforcer les liens économiques et agricoles entre les deux entités. Un rapport d'un think-tank américain mentionne également que ce lien pourrait permettre à Israël de contrer l'influence d'autres puissances dans la région, tout en consolidant les alliances stratégiques nécessaires pour sa sécurité maritime.
Enfin, ce développement souligne les conséquences importantes de la dynamique politique qui agite la région, notamment en matière de sécurité, d'économie et de coopération internationale. La reconnaissance du Somaliland par Israël pourrait donc avoir des répercussions bien au-delà de ses frontières, alors que le monde entier suit de près l'évolution de cette situation complexe.







