Aix-en-Provence (AFP) – Au procès de l’assassinat d’Antoine Sollacaro, un avocat renommé tué en 2012 à Ajaccio, les procureurs ont requis une peine de perpétuité à l’encontre d'André Bacchiolelli, le principal accusé présent. Ce dernier est considéré comme le tireur ayant abattu Sollacaro, une figure juridique emblématique et ancien bâtonnier d'Ajaccio.
Après de longues heures de réquisitions, les procureurs ont présenté une argumentation qu’ils estiment solide, bien que Me Bruno Rebstock, l'un des avocats de Bacchiolelli, ait qualifié les accusations de "pauvres en preuves" mais "boulimiques" en termes de répression.
L’assassinat de Sollacaro a été décrit comme un véritable choc par les autorités, avec Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, évoquant une onde de choc dans le milieu judiciaire français.
Les événements tragiques se sont produits lorsque l’avocat a été abattu de cinq balles dans la tête alors qu'il sortait d'une station-service, un acte qui a éveillé les craintes sur la sécurité des figures publiques en Corse. Au fil des 13 années d’investigation, des témoignages controversés affleurent, certains témoins ayant affirmé avoir été intimidés, tandis que d'autres ont revu leur version des faits sous la pression.
Me Philippe Soussi, représentant la famille de Sollacaro, a exprimé la difficulté de revivre ce drame lors du procès, mettant en avant le courage admirable des proches de la victime qui se battent pour justice. Ce procès, qui a débuté le 3 novembre, est particulièrement rare, car il se déroule à huis clos afin de protéger les témoins essentiels pour l'accusation.
La situation de Jacques Santoni, un présumé instigateur en arrêt maladie, a également soulevé des questions sur l'efficacité du système judiciaire en matière de criminalité organisée en Corse. La défense des accusés doit encore présenter ses arguments, tandis que le verdict est attendu dès jeudi. L'affaire a révélé des enjeux plus larges sur l'impunité dans la criminalité organisée, comme le souligne un rapport de France 24 concernant l'état actuel de la justice en Corse.







