Deux mois après l'instauration de ce fragile cessez-le-feu, les perspectives d'une paix durable entre Israël et le Hamas semblent presque inaccessibles.
Bien que cette trêve initiale ait permis la libération de plusieurs otages et l'entrée d'une aide humanitaire, les tensions demeurent élevées. Plus de 350 Palestiniens ont été tués depuis le début du cessez-le-feu, d'après les données fournies par le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres qui suscitent l'inquiétude chez de nombreux observateurs comme l’ONU.
Les reproches fusent des deux côtés : Israël accuse le Hamas de violations, tandis que ce dernier défend ses actions en affirment agir en réponse aux agressions israéliennes. Ce cycle de violence met en lumière la fragilité de la situation à Gaza, déjà affectée par une crise humanitaire persistante. Selon Ramiz Alakbarov, coordonnateur de l'ONU, 1,7 million de personnes vivant à Gaza restent déplacées, souvent dans des conditions difficiles.
Pour avancer vers une deuxième phase de ce cessez-le-feu, la question du désarmement du Hamas reste un point de friction majeur. Israël exige un désarmement total, tandis que le Hamas ne voit dans cette condition qu’une manœuvre pour paralyser ses capacités. Comme le souligne Michael Milshtein, ancien responsable du renseignement militaire israélien, un compromis semble indispensable, mais reste difficile à envisager.
La situation est d'autant plus compliquée par la question de la future gouvernance de Gaza. Alors que des discussions discrètes entre Israéliens et Qataris ont eu lieu à New York, la façon dont le Comité de la paix, sous la présidence de Donald Trump, sera constitué et fonctionnera reste floue. L'Autorité palestinienne, souvent critiquée pour son manque de transparence, espère tirer profit de cette situation pour prendre les rênes du gouvernement de Gaza, mais se heurtera probablement aux réticences israéliennes.
Le déploiement d'une force internationale de stabilisation, imaginé dans le cadre du plan Trump, est également un sujet controversé. Les pays arabes se montrent hésitants, craignant de se retrouver en première ligne d'un conflit qui les dépasse, comme l'illustre le contexte actuel en Cisjordanie, où des opérations militaires intensifiées continuent d’effrayer la population.
Les espoirs d’un règlement pacifique, à travers un plan qui semble loin d’être efficace, sont fragilisés par des acteurs aux intérêts divergents. Comme l'affirme Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l'iReMMO, le plan actuel est plus une illusion qu'une véritable stratégie de paix. Pour qu'une véritable discussion s'engage, un réel engagement mutuel et des concessions des deux côtés sont nécessaires.







