Les éditions Fayard ont lancé mercredi 'Le journal d'un prisonnier', un récit poignant de Nicolas Sarkozy, qui relate ses trois semaines d'incarcération après sa condamnation dans le procès libyen. Ce livre, qui a déjà suscité beaucoup d'attention, a été présenté lors d'une dédicace dans une librairie réputée du 16ème arrondissement de Paris.
Cette publication de 216 pages sort exactement un mois après la mise en liberté sous contrôle judiciaire de l'ex-président, qui a été incarcéré à la prison de la Santé le 21 octobre suivant sa condamnation pour association de malfaiteurs. 'Si heureux de reprendre le chemin des routes de France pour aller à la rencontre de mes lecteurs', a écrit Sarkozy sur X, exprimant son enthousiasme à retrouver le contact avec son public.
Le contenu de l'ouvrage a déjà été diffusé par divers médias, dont l'AFP, avant sa parution. Évoquant l'enfer de la détention, il s'est décrit priant au premier jour de son incarcération pour avoir la force d'affronter l'injustice qu'il ressentait. 'Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice', a-t-il déclaré, tout en se déclarant toujours 'innocent'.
Nicolas Sarkozy n'hésite pas à poignarder certaines figures politiques tout en saluant d'autres. Dans un échange téléphonique rapporté, il mentionne Marine Le Pen, lui ayant clairement fait savoir qu'il ne s’associerait à aucun 'front républicain'. Par ailleurs, il loue la fidélité de Sébastien Chenu, tout en critiquant le président du parti Les Républicains, Bruno Retailleau, pour son manque d'engagement public.
Les critiques ne s’arrêtent pas là. Emmanuel Macron en prend pour son grade, son administration jugée comme 'un caprice qui nuit à la France'. L'ancienne candidate PS, Ségolène Royal, n’échappe également pas à son jugement, qualifiée de 'ne comprenant pas toujours ce qu'elle dit'.
Sur le plan judiciaire, il livre une analyse de sa défense qui a suscité des réactions négatives. Certains avocats ont jugé ses réflexions comme désinvoltes. Il souligne aussi les moments marquants passés avec des enfants malades, et note l'absurdité de son propre sort comparée à la souffrance de ces jeunes, réaffirmant que 'l'injustice qu'ils vivent est bien pire que la sienne.'
Sarkozy a été condamné pour avoir permis à ses proches de solliciter un financement pour sa campagne présidentielle de 2007 par un dignitaire libyen, malgré son lourd passé judiciaire. Des passages de son livre relatent l'audition des familles de victimes de l'attentat du DC-10, ce qui a entraîné une réaction d'indignation de la part du collectif 'Les Filles du DC-10'. Ce groupe a exprimé sa lassitude face à la victimisation de l'ex-président face aux réelles souffrances infligées par l'attentat.
Le 16 mars prochain, Sarkozy sera de nouveau jugé pour des affaires connexes, tandis que la cour d'appel a récemment libéré Alexandre Djouhri, le dernier incarcéré de cette affaire. Déjà reconnu coupable dans d'autres affaires, sa situation pose la question de la direction future de sa carrière politique.







