Dans la lutte incessante contre le narcotrafic, le gouvernement français élargit son arsenal en visant directement les consommateurs de drogues. Emmanuel Macron et Laurent Nuñez affirment que ces consommateurs sont des complices, alimentant ainsi les réseaux criminels. « Sans consommateurs, il n’y aurait pas de trafic », a résum é le ministre de l'Intérieur lors d'une récente intervention sur France Info.
Une des mesures phares évoquées est l'augmentation de l'amende forfaitaire d'une consommation de drogue, passant de 200 à 500 euros, une décision annoncée par le président la veille. Cependant, des experts comme le docteur Bernard Basset, président d'Addictions France, soulignent que de telles sanctions financières, appliquées à des personnes déjà en difficulté, ne résolvent pas le problème. « Ces amendes ne sont pas dissuasives », regrette le docteur. Il précise également que l’inefficacité actuelle des contrôles rend ces augmentations presque symboliques.
Au-delà de la question des amendes, le gouvernement envisage d'informer les employeurs lorsqu'un de leurs employés est interpellé pour consommation de stupéfiants. Frédéric Lauze, du Syndicat des commissaires de la police nationale, soutient cette initiative, mais des voix s'élèvent, comme celle de la magistrate Magali Lafourcade, qui interpelle sur le respect de la présomption d'innocence. « Voulez-vous vraiment décourager les personnes souffrant d'addiction en les désignant comme problématiques avant qu'elles n’aient été jugées ? » se demande-t-elle.
D'autres propositions incluent la suspension des permis de conduire pour les consommateurs contrôlés à plusieurs reprises. Bien que cela puisse sembler justifié en raison des risques associés à la conduite sous drogue, Basset nous rappelle que de telles mesures existent déjà sous des formes administratives.
En conclusion, le gouvernement semble concentrer ses efforts sur une politique punitive, tandis que des experts plaident pour des approches plus préventives, axées sur la santé et la réinsertion. La magistrate Lafourcade insiste sur l'importance d’adopter des politiques publiques qui allient répression et prévention, afin de mieux aborder les enjeux liés aux addictions.
Cette problématique est loin d’être tranchée. Alors que le débat s’intensifie, une question demeure : comment trouver un équilibre entre répression et compréhension des réalités vécues par les consommateurs de drogues ? Les réponses à cette question sont essentielles pour façonner une politique efficace face à ce défi complexe.







