Le débat autour de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) suscite de vives réactions au sein du gouvernement français. Récemment, le ministre de l'Économie, Sébastien Lecornu, a exprimé des inquiétudes devant l'Assemblée nationale concernant un potentiel passage en force de la part de la Commission européenne.
« Si Bruxelles choisit de pousser cet accord en fin de semaine, la France votera contre », a-t-il averti, soulignant l'importance de respecter les préoccupations nationales concernant l'impact sur l'agriculture française. Le président Emmanuel Macron a également réitéré cette position lors d'un conseil des ministres, affirmant que la France se dressera fermement contre une telle initiative. De nombreux agriculteurs se mobilisent contre l'accord, les inquiétudes étant exacerbées par la gestion d'une récente épidémie, selon des informations rapportées par Le Monde.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, espérait voir le traité signé lors du prochain sommet du Mercosur, mais cela semble compromis. Elle a souligné que pour maintenir la crédibilité de l'Union européenne et respecter ses engagements envers les partenaires latino-américains, une signature rapide est essentielle.
Le soutien de l'Italie, par le biais de la première ministre Giorgia Meloni, ajoute une dimension supplémentaire à cette dynamique. Meloni a qualifié d'« prématurée » toute signature précipitée, appelant à plus de garanties pour le secteur agricole. Cela pourrait compliquer davantage la tâche de la Commission en matière de consensus entre les États membres.
Les tensions autour de cet accord pourraient avoir des répercussions significatives pour l'UE, surtout dans un contexte où certains pays comme la France, la Pologne et la Hongrie pourraient bloquer l'avancée de l'accord. Les spécialistes du commerce international soulignent que ce bras de fer pourrait entraver les relations déja fragiles entre l'UE et le bloc sud-américain, qui a été le théâtre de discussions complexes depuis plus de 25 ans.
Au Brésil, le président Luiz Inácio Lula da Silva reste optimiste et appelle à un consensus, en exhortant Macron et Meloni à prendre leurs responsabilités pour avancer vers un accord.







