La magie de Noël, incarnée par le célèbre père Noël, pourrait-elle être influencée par nos origines sociales ? Des recherches récentes, comme celles présentées dans l'ouvrage dirigé par Frédérique Giraud et Gaëlle Henri-Panabières, mettent en lumière comment les attitudes parentales à l'égard des croyances enfantines, telles que le père Noël, varient selon le milieu social.
Dès leur plus jeune âge, les enfants sont exposés à des perceptions de l'enfance influencées par leurs parents. Ces derniers, tout en cherchant à préserver l'innocence de leurs petits, naviguent entre leur vécu et les défis quotidiens auxquels ils font face. Par exemple, une mère issue des classes supérieures, comme Mme Tardieu, confie : "Nous voulons que nos enfants réfléchissent à ces histoires, qu'ils se demandent si le père Noël existe vraiment." Cette attitude contraste avec celle d’autres parents de classes populaires, qui choisissent de maintenir la mythologie du père Noël, comme le souligne M. Perret : "Il saura la vérité à l’école, mais pour maintenant, la magie doit durer."
Les sociologues Géraldine Bois et Charlotte Moquet notent que tandis que les parents des classes supérieures sont souvent à l'aise avec l'idée de laisser leurs enfants questionner et débattre, ceux des classes populaires sont davantage soucieux de préserver un imaginaire autour de l'enfance. Cela pose la question des inégalités d'opportunités qui se manifestent déjà dès le plus jeune âge.
Des stratégies variées se dessinent alors : alors que certaines familles de classes populaires créent des mises en scène pour faire perdurer la magie de Noël, comme préparer des gâteaux pour le père Noël, d'autres, comme celles de classes moyennes et supérieures, optent pour une approche plus critique, où les enfants sont encouragés à douter et à réfléchir.
Cette dualité met en exergue un fossé culturel existant entre les différentes classes sociales, comme l'illustre la recherche de l'école et du développement de l'esprit critique. Les enfants issus de milieux favorisés sont souvent exposés à des discussions qui nourrissent leur esprit critique, alors que ceux de milieux plus modestes sont parfois confrontés à des réalités moins enchantées.
Cette analyse invite à s'interroger, non seulement sur la manière dont nous célébrons des mythes comme le père Noël, mais aussi sur les messages que nous véhiculons auprès des jeunes générations, et comment ces derniers pourraient façonner leur perception du monde.







