Sur TikTok, un phénomène inquiétant prend de l’ampleur : la prolifération des faux comptes d’actualités et la désinformation qu’ils véhiculent. Alors que la plateforme continue de croître, des milliers d'utilisateurs créent et partagent des vidéos trompeuses, attirant des millions de vues et, par conséquent, des revenus significatifs.
Victor, 29 ans, témoigne de cette réalité. Au chômage depuis un certain temps, il a décidé de se lancer dans la création de contenu sur TikTok. En consacrant près de six heures par jour à la gestion de plusieurs comptes, il avoue générer entre 1 500 et 4 500 euros bruts par mois en racontant des histoires souvent invraisemblables. Ces vidéos exploitent des thèmes variés, principalement des faits divers et des rumeurs sensationnalistes, qui captent l’attention des utilisateurs.
Océane Herrero, journaliste et auteur, dénonce ce phénomène, qualifiant ces contenus d'« industrialisation des fausses informations ». Ces contenus, conçus pour générer des réactions émotionnelles, touchent souvent aux problématiques du quotidien, comme le coût de la vie, tout en incitant au partage et à l'engagement. En effet, les informations mensongères, telles que des rumeurs sur des amendes ou des couvre-feux, suscitent des réactions immédiates et, par conséquent, du profit pour leurs créateurs.
De plus, certains créateurs comme Maxime, 19 ans, avouent développer intentionnellement des contenus trompeurs pour optimiser leur monétisation. Malgré une conscience aiguë des conséquences de leurs actions, leur quête de rentabilité l'emporte souvent. Les utilisateurs, pour leur part, expriment une confiance croissante envers ces médias alternatifs, écartant les sources plus traditionnelles, qu’ils jugent biaisées.
Face à cette désinformation croissante, TikTok assure mettre tout en œuvre pour lutter contre ces abus. La plateforme a mis en place des programmes de vérification des faits en collaboration avec des organismes spécialisés. Elle souligne que le comportement trompeur de certains comptes viole ses conditions d'utilisation, et que des sanctions peuvent être imposées en cas de préjudice significatif.
En somme, alors que TikTok continue d’évoluer, la question de la désinformation et des faux comptes reste centrale dans les débats actuels sur la responsabilité des réseaux sociaux. Des experts appellent à une vigilance accrue de la part des utilisateurs et des autorités pour contrer cette montée de la désinformation.







