Une quinzaine de tracteurs ont immobilisé la nationale 12 ce matin à Méré, dans les Yvelines, signifiant ainsi leur désaccord envers les mesures gouvernementales relatives à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et la signature du traité de libre-échange Mercosur. Sous le slogan « DNC/Mercosur, même combat ! », cette mobilisation vise à attirer l'attention sur des problématiques cruciales pour l'agriculture française, alors même que la maladie menace de toucher de plus en plus d'exploitations.
« L'avenir de l'agriculture française est en jeu », s'inquiète Vincent Thoumieux, secrétaire général des Jeunes agriculteurs des Yvelines. L'agriculteur de Flexanville, qui pratique une activité de polyculture, insiste sur la nécessité d'agir maintenant : « Bien que nous ne soyons pas encore touchés par la DNC, la situation évolue rapidement et les risques sont réels. Le sujet mérite d'être traité en priorité avec celui du Mercosur. Tout est interconnecté », affirme-t-il.
La mobilisation a été organisée par les Jeunes Agriculteurs (JA) de Houdan. Des actions variées sont programmées tout au long de la journée, y compris une opération escargot direction Houdan à 16 heures et un rassemblement symbolique « feu de la colère » à 17 heures. La préfecture rapporte un ralentissement de la circulation sur la N12, créant ainsi une déviation nécessaire. D'autres blocages persistent également dans le sud-ouest de la France, à la suite des préoccupations exprimées sur la dérive des stratégies gouvernementales face à l'épidémie.
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a récemment justifié sa stratégie lors d'une visite en Occitanie, mais beaucoup d'agriculteurs se montrent sceptiques quant à son efficacité. Vincent Thoumieux critique la méthode actuelle : « On abat notre cheptel tout en s'apprêtant à signer un traité qui va nous inonder de viande étrangère. Il est inacceptable de ne pas avoir un contrôle sur ce qui nous est importé », déclare-t-il avec véhémence, en référence à l'utilisation de gaz lacrymogènes pour disperser les éleveurs qui protestaient la semaine passée.
Les agriculteurs demandent également une vaccination systématique du cheptel national accompagnée d'une juste indemnisation, sans quoi ils redoutent de graves conséquences sur le terrain. « À ce rythme, certains agriculteurs risquent de ne pas tenir », prévient Thoumieux, résumant la tension palpable au sein du secteur. Des experts comme Michel Goyette, vétérinaire et spécialiste des maladies animales, affirment que le manque de soutien actuel met en péril l'avenir même de l'élevage français. Alors que les tracteurs occupent la N12, la situation reste très tendue pour le secteur agricole face à cette double menace de la maladie et de l'importation massive de produits étrangers.







