Sept individus sous le feu des accusations d'escroqueries et pratiques commerciales trompeuses
À partir du mercredi 17 décembre 2025, sept personnes seront jugées au tribunal correctionnel de Tours, soupçonnées d'avoir orchestré une série d'escroqueries via la société de travaux Ekonovia. Ces individus sont accusés d'avoir adopté des pratiques commerciales trompeuses, notamment en incitant des clients à signer des contrats et à effectuer des paiements avant les délais légaux de rétractation.
Neuf mois après un premier rendez-vous manqué, cette affaire attire l'attention de la justice, avec une soixantaine de plaignants ayant déjà déposé des plaintes. Les investigations, qui ont débuté à la suite de plusieurs signalements dans la région de Chinon, ont révélé une méthode bien rodée : des devis exorbitants étaient présentés pour des travaux tels que la toiture, l'aménagement des combles ou l'isolation thermique, le tout sur fond de démarchage agressif.
Selon des témoignages recueillis, des bons de commande auraient été signés en cascade pour des travaux parfois réalisés en double, entraînant des pertes financières dépassant les cent mille euros pour certains plaignants. Des analyses des gendarmes mettent en lumière les montants en jeu, estimant que le chiffre d’affaires annuel généré par ces sociétés pourrait se chiffrer à plusieurs millions d'euros, une fraction de ce montant ayant été détournée au profit des dirigeants de l'entreprise.
Un mécanisme alarmant
Parmi les personnes mises en cause se trouve un des responsables d'Ekonovia, désigné comme l'initiateur de cette manœuvre. D’après une enquête du journal La Nouvelle République, le modus operandi impliquait non seulement des devis surévalués, mais également des pratiques de démarchage en porte-à-porte, souvent perçues par les victimes comme du harcèlement.
Ce procès, qui s'étendra sur trois jours, devrait mettre en lumière la portée de cette escroquerie, ainsi que le détournement présumé de fonds, conduisant à la saisie de divers actifs par les forces de l'ordre, y compris des maisons et des véhicules. Tous les accusés, qui n'ont pas été placés en détention provisoire, font face à des peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison.
Cette affaire soulève la question de l'impact des escroqueries dans le secteur du bâtiment, un sujet récurrent dans le paysage économique français. Des expertises de professionnels de la consommation avertissent des dangers des pratiques malhonnêtes dans ce secteur, mettant en avant la nécessité d'une vigilance accrue de la part des consommateurs.
Alors que le procès approche, plusieurs voix, dont celles des victimes et d'experts en droit, appellent à une réforme des lois afin de mieux protéger les consommateurs face à de telles situations. L’événement s’annonce comme un moment clé dans la lutte contre les pratiques frauduleuses qui gangrènent le secteur des travaux et de la construction.







