Récemment, la Commission européenne a décidé de modérer son ambition d’atteindre zéro émission de CO2 pour les voitures neuves d'ici 2035. Au lieu d'un objectif de réduction des émissions de 100%, l'UE opte maintenant pour une baisse de 90%, ouvrant ainsi des dérogations pour certains véhicules comme les hybrides rechargeables et les électriques à prolongateur d'autonomie.
Cette décision, tant attendue, a surpris de nombreux observateurs, notamment après l'adoption initiale d'un cadre réglementaire en juin 2022, qui visait une transition énergétique radicale. Ce changement témoigne d'une volonté pragmatique de l'UE, face aux difficultés rencontrées par les constructeurs pour répondre à la demande croissante du marché électrique, comme l’a noté Le Figaro.
En plus de ces ajustements, la Commission a présenté un plan de soutien massif pour l'industrie automobile, avec l'allocation de 1,5 milliard d'euros en prêts à taux zéro pour les producteurs de batteries. Ce plan vise non seulement à stimuler la production locale, mais aussi à encourager un verdissement progressif de la flotte automobile européenne.
Même si un objectif de réduction de 90% demeure ambitieux, il illustre une approche plus nuancée face aux réalités du marché. Entre janvier et octobre de cette année, les ventes de véhicules électriques ont déjà atteint 16,4 % des ventes totales dans l'UE, selon des chiffres partagés par Le JDD.
Stéphane Séjourné, commissaire européen, a défendu cette nouvelle flexibilité : "L’objectif reste le même, mais ces flexibilité reflète une réalité pragmatique, notamment face aux attentes des consommateurs". Ce changement est également perçu comme un retour à une forme de 'neutralité technologique', permettant une coexistence de différents types de motorisations sur le marché, comme l'a salué François-Xavier Bellamy.
Ce revirement survient alors que l'UE fait face à une concurrence accrue, notamment de la part de la Chine. La nécessité de maintenir une compétitivité industrielle, couplée à des tensions géopolitiques, pousse l'UE à adopter une approche plus équilibrée concernant ses politiques environnementales. En effet, le ministre délégué à l'Industrie, Sébastien Martin, avait évoqué précédemment la nécessité d'une "adaptation pragmatique" des normes, indiquant ainsi un consensus sur l'importance de faciliter la transition de l'industrie automobile face aux défis contemporains.







