Dans une escalade significative des tensions entre les États-Unis et le Venezuela, Donald Trump a proclamé un "blocus total et complet" visant les pétroliers sous sanctions se déplaçant vers ou depuis le pays sud-américain. Cette décision, annoncée le 16 décembre, s'inscrit dans le cadre d'une stratégie visant à accroître la pression économique sur le régime de Nicolás Maduro en pleine crise économique.
Lors d'une publication sur son réseau social Truth Social, Trump a déclaré : "Aujourd'hui, j'ordonne un blocus total et complet de tous les pétroliers sanctionnés entrant et sortant du Venezuela." Il a justifié cette mesure en accusant le gouvernement vénézuélien d'utiliser le pétrole pour financer des activités criminelles, évoquant le "narcoterrorisme" ainsi que d'autres violations des droits humains.
Réagissant à cette annonce, le gouvernement de Maduro a qualifié cette initiative d'"absurde" et a accusé les États-Unis de vouloir s'approprier les ressources naturelles du Venezuela. Un communiqué officiel a déclaré que Trump cherchait à "voler les richesses qui appartiennent à notre patrie". Cependant, les accusations d'un réseau narco-criminel orchestré par Maduro persistent dans le discours officiel américain depuis plusieurs années.
En réponse à la mise en œuvre de ce blocus, les États-Unis ont déjà intensifié leur présence militaire dans les Caraïbes, classe une flotte qui selon Trump est la plus importante jamais rassemblée dans l'histoire de l'Amérique du Sud. Des frappes menées depuis septembre ont ciblé des navires soupçonnés d'être impliqués dans le trafic de drogue, sans preuve tangibles de leurs crimes. Cela a suscité des débats houleux à Washington concernant la légalité et l'éthique de telles opérations militaires.
Les expert(e)s en relations internationales, tel que Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po, estiment que ce blocus pourrait provoquer des conséquences imprévues en exacerber les conflits internes au Venezuela, plutôt que d'atteindre les objectifs poursuivis par les États-Unis. "Une politique d'isolement peut parfois renforcer le soutien nationaliste envers un régime en difficulté", affirme-t-il.
Alors que l'administration de Trump continue de dénoncer le régime de Maduro, le Venezuela chercherait d'autres marchés pour son pétrole, notamment en Asie, où des offres sur le marché noir continuent d'affluer. Les prix du pétrole vénézuélien se négocient bien en dessous des valeurs mondiales, le soumettant ainsi à un embargo sévère depuis 2019, résultat d'une série de sanctions américaines.
Les tensions entre les deux pays n'ont cessé d'augmenter, et avec cette nouvelle déclaration, l'avenir du Venezuela et sa relation avec Washington restent incertains, laissant présager une période tumultueuse à venir pour la population vénézuélienne, qui souffre déjà d'une grave crise humanitaire.







