À Bamako, la capitale malienne, la situation du carburant demeure tumultueuse. Après une grave pénurie qui a frappé la ville pendant plusieurs semaines, un léger répit avait été observé, mais depuis le 3 décembre, les queues devant les stations-service se multiplient à nouveau. Les Bamakois partagent leur frustration à travers divers témoignages. « Hier soir, je suis allé à la station avec ma moto, mais je suis revenu les mains vides », déplore un habitant. « Il y a eu même une bagarre à cause de la distribution limitée », raconte-t-il, exprimant le sentiment d'impuissance face à cette crise persistante.
Les autorités de transition, sous pression face à ces témoignages alarmants, ont réagi rapidement. Elles ont dénoncé ces affirmations comme des « fausses informations », déclarant que les opérations de ravitaillement se poursuivent « normalement ». Selon des responsables du comité interministériel de gestion des crises, des convois de camions-citernes continuent d'être escortés par l'armée et « régulièrement réceptionnés ».
Pourtant, de nombreux citoyens de Bamako ressentent un désenchantement grandissant. « C'est de la foutaise ! » s'emporte un autre résident, alors qu'un troisième souligne que « les longues files d'attente sont la réalité, et le gouvernement est le seul responsable si le carburant ne parvient pas aux stations ». Outre la capitale, certaines localités comme San et Mopti, qui ont traversé presque deux mois sans approvisionnement, commencent à voir des améliorations. Toutefois, les besoins affichés ne sont toujours pas satisfaits.Les rumeurs entourant un possible cessez-le-feu dans les attaques contre les convois de carburant circulent également. Offered par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM) en échange de la libération de détenus, cette trêve, bien que non confirmée, alimente les spéculations des Malien. Les journalistes maliens, notamment ceux du site d'actualité RFI, ont suscité des interrogations sur la durabilité de cette situation. Les autorités militaires auraient-elles réussi à maîtriser le problème après avoir intensifié les rondes de sécurité ? La réponse reste ambiguë. Experts et résidents s'interrogent, espérant que la situation ne dégénère pas davantage.







