Dans un contexte international en constante évolution, l'administration Trump a récemment dévoilé une « Stratégie de sécurité nationale » audacieuse qui met l'accent sur le nationalisme américain et plaide pour la protection du pays contre les « invasions ». Le président a résumé cette approche par la phrase : « Dans tout ce que nous faisons, nous mettons l'Amérique d'abord ».
Ce document de 33 pages souligne une vision inquiétante pour l'avenir de l'Europe, anticipant ce qu'il qualifie d'« effacement civilisationnel » du continent. Dans ce cadre, les États-Unis semblent se détourner de leur rôle traditionnel de défenseur de l'ordre mondial instauré après la Seconde Guerre mondiale. Une rupture marquée par la volonté d'abandonner le modèle basé sur l’engagement international.
« Si les tendances actuelles continuent, le continent européen sera méconnaissable dans une vingtaine d'années », alerte Trump. Ce constat s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et l'Union européenne, notamment en ce qui concerne les stratégies visant à mettre un terme à la guerre en Ukraine sans impliquer directement les pays européens.
Les réactions en Europe n’ont pas tardé. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a rapidement répliqué, affirmant que l'Allemagne n'avait pas besoin de « conseils extérieurs » sur des questions de liberté d'expression ou sur l'organisation de sociétés démocratiques. De même, Valérie Hayer, présidente du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen, a qualifié ce document d'« inacceptable et dangereux », soulignant que l’administration Trump ne devrait pas s'immiscer dans les affaires intérieures de l'Europe.
Nathalie Loiseau, vice-présidente de la Commission des Affaires étrangères au sein du Parlement européen, a ajouté qu'il est impératif de favoriser une véritable autonomie stratégique pour l'Europe afin de renforcer son pouvoir face aux défis extérieurs, rappelant que le Vieux Continent doit pouvoir tracer sa propre voie sans laisser ses choix dictés de l’extérieur.
De plus en plus d'experts s'accordent à dire que cette montée du nationalisme américain pourrait avoir des conséquences durables sur les relations transatlantiques, remettant en cause les bases de la coopération historique entre les États-Unis et l'Europe. Des études récentes, comme celles du think tank *European Council on Foreign Relations*, mettent en lumière la nécessité pour l'Europe de développer une réponse unie afin de préserver ses valeurs face à cette nouvelle dynamique.







