Une transition historique
À minuit, dans la nuit du 31 décembre, la Bulgarie fait ses adieux à sa monnaie nationale, le lev, pour adopter l'euro. Ce changement marquera le pays en tant que 21e membre de la zone euro, une étape cruciale pour son intégration dans l'Union européenne. Les dirigeants bulgares espèrent que ce nouveau départ renforcera l'économie d'un pays qui figure parmi les plus pauvres de l'UE, et permettra d'approfondir ses relations avec l'Occident tout en se prémunissant contre l'influence russe.
Des inquiétudes persistantes
Malgré ces ambitions, les Bulgares se montrent prudents. Les manifestations récentes contre la corruption qui ont conduit à la chute du gouvernement de coalition ajoutent une dimension d'incertitude. Un habitant de Sofia, Turgut Ismail, a exprimé des préoccupations quant à l'impact de l'euro sur les prix : « Les prix des aliments ont déjà augmenté de 5 % sur l'année passée, et nous craignons qu'avec l'introduction de l'euro, les coûts ne s'envolent davantage. »
Rossen Jeliazkov, le premier ministre démissionnaire, a cherché à rassurer la population, soulignant que la croissance économique du pays et la hausse de son PIB à 113 milliards d’euros reflètent une économie solide, malgré les récentes turbulences politiques.
Les attentes des citoyens
Les files d'attente devant les bureaux de change témoignent de l'impatience des citoyens désireux de se procurer des euros. Comme le souligne Elena Shemtova, entrepreneuse à Sofia : « Il y aura des ajustements nécessaires, mais avec le temps, nous apprendrons à nous adapter au nouveau système. » L'optimisme face à des changements initiaux difficiles reflète une volonté de progrès.
Des défis à surmonter
Cependant, près de la moitié des Bulgares restent sceptiques. Selon un dernier sondage d'Eurobaromètre, 49 % d'entre eux sont contre l'adoption de l'euro, une situation que les partis politiques anti-européens pourraient exploiter dans un climat d’instabilité. Boryana Dimitrova, de l'institut de sondage Alpha Research, note que tout problème rencontré lors de la transition pourrait être utilisé pour alimenter le mécontentement populaire.
Faciliter cette transition nécessite donc une communication claire et des efforts pour apaiser les craintes du public. Les dirigeants bulgares, tout en restant optimistes sur les bénéfices à long terme, devront naviguer prudemment dans ces eaux incertaines. » Selon l’agence France-Presse, plus d'une douzaine de déploiements de médiation ont été organisés pour aider les citoyens à faire face aux changements majeurs.
La transition de la Bulgarie vers l'euro pourrait ainsi représenter une opportunité, mais aussi un défi, reliant l'histoire du pays à ses ambitions pour l'avenir.







