Mercredi, une foule immense a convergé vers Dacca pour les funérailles nationales de Khaleda Zia, une figure marquante de la scène politique bangladaise durant quatre décennies. À 80 ans, l’ancienne Première ministre, la première femme à avoir occupé ce poste dans le pays, laisse derrière elle un héritage complexe et controversé.
Sur fond de drapeaux en berne, des milliers de forces de l'ordre ont sécurisé les routes de la capitale alors que le cortège funéraire, paré des couleurs nationales, se frayait un chemin. À chaque étape, les prières et les hommages affluaient, illustrant l’impact de Zia sur le Bangladesh et son peuple. Nombreux étaient ceux qui brandissaient fièrement le drapeau du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), qu’elle avait dirigé après l'assassinat de son mari, Ziaur Rahman, lors d'un coup d'État militaire en 1981.
Minhaz Uddin, un haut fonctionnaire à la retraite, a témoigné : "Je n'ai jamais voté pour elle, mais aujourd'hui, je viens saluer une grande figure de notre histoire politique". Ses mots résonnent alors que le pays fait face à un bouleversement politique, le BNP se préparant à une campagne électorale majeure après des années de rivalité avec le Parti de la Ligue awami, mené par sa rivale Sheikh Hasina.
Malgré sa santé déclinante, Khaleda Zia avait manifesté son intention de participer à la prochaine campagne électorale, prévue pour février 2026. Son fils, Tarique Rahman, revenu de son exil au Royaume-Uni, est pressenti pour prendre le relais au sein du BNP, ce qui pourrait changer la dynamique politique actuelle, selon des analystes. Un expert en politique bangladaise a noté que "la résilience de Khaleda Zia aura un impact durable sur l'engagement des jeunes envers la démocratie".
Le Premier ministre par intérim, Muhammad Yunus, a déclaré que le pays avait perdu "une grande protectrice", soulignant le leadership inflexible de Zia. Dans un contexte tendu entre le Bangladesh et l’Inde, Narendra Modi a également exprimé ses condoléances, rappelant l'importance de maintenir des relations positives malgré le passé difficile entre les pays. Les funérailles ont été suivies de près par des observateurs internationaux, reflétant l’intérêt mondial pour la politique et l'avenir du Bangladesh.
Alors que le cortège funéraire prenait fin, de nombreux admirateurs ont souligné que même si Khaleda Zia n'est plus parmi eux, son héritage et son influence sur la politique bangladaise seront indélébiles. "Elle a inspiré des générations", disent ses partisans, unis dans leur chagrin et leur reconnaissance de ce que sa vie représentait pour tant de personnes au Bangladesh et au-delà.







