Au cours d'une nuit tragique, quatre civils afghans ont perdu la vie lors d'échanges de tirs avec les forces pakistanaises dans la région de Spin Boldak, un nouvel épisode d'une longue et complexe rivalité frontalière. Le gouverneur de cette région, Abdul Karim Jahad, a confirmé le bilan, ajoutant que quatre autres personnes avaient été blessées dans les affrontements.
Selon des déclarations relayées par France 24, les deux nations se sont mutuellement accusées d'être à l'origine des hostilités. Zabihullah Mujahid, porte-parole du gouvernement taliban, a indiqué que les forces pakistanaises avaient initiated le conflit, forçant les troupes afghanes à riposter. De l'autre côté, le porte-parole du Premier ministre pakistanais, Mosharraf Zaidi, a réagi en affirmant que leurs forces avaient dû répondre à des tirs provocateurs en provenance afghane.
Les affrontements ont débuté aux alentours de 22h30 (18h GMT) et ont duré près de deux heures, selon des résidents interrogés par l'AFP. Les autorités afghanes rapportent que des tirs d'artillerie, y compris de mortiers, ont touché des habitations civiles dans la ville de Kandahar, aggravant une situation déjà tendue, puisque les relations entre les deux pays s'étaient gravement détériorées ces derniers mois.
Les tensions s'inscrivent dans un contexte de relations bilatérales de plus en plus tendues, exacerbées par des incidents de violence à répétition et des accusations mutuelles de soutien à des groupes armés. Une trêve fragile avait été établie en octobre dernier grâce à l'intervention de pays tiers tels que le Qatar et la Turquie, mais elle n'a pas suffi à instaurer un climat de paix durable. Les deux pays avaient convenu de fermer la frontière pour éviter d'autres escalades;
Ce dernier conflit met en lumière les conséquences dramatiques de l'instabilité régionale sur les populations civiles. Des experts en sécurité considèrent qu'une solution pacifique nécessitera un dialogue ouvert entre les deux gouvernements, mais les tensions continuent d'entraver toute forme de négociation. Dans ce contexte, les civils, comme souvent dans les conflits armés, sont les premières victimes de cette spirale de violence qui semble sans fin.







