Arrêté en mai 2024, le journaliste sportif français Christophe Gleizes a vu sa peine de sept ans de prison confirmée en appel ce mercredi 3 décembre par la cour de Tizi Ouzou. Sa condamnation initiale était basée sur des accusations d'"apologie du terrorisme", un chef d'accusation qui continue de susciter des inquiétudes au sein de la communauté internationale.
Lors de cette audience, il a exprimé avec émotion sa demande de clémence, reconnaissant avoir commis des erreurs dans son travail, malgré ses bonnes intentions. "Je n'ai pas voulu nuire, je suis venu pour parler d'un sport qui m'est cher", a déclaré Gleizes selon des témoins présents.
Le procureur a répliqué en affirmant que "l'accusé n'est pas venu en Algérie pour faire du journalisme, mais pour mener des actions hostiles", réclamant une peine de dix ans, ainsi qu'une amende de 500.000 dinars algériens (environ 3.300 euros). Ce cran supplémentaire dans les poursuites judiciaires a alimenté des débats autour des droits de l'homme dans le pays.
Thierry Bruttin, directeur général de Reporters sans Frontières, a déclaré : "Christophe n'a pas sa place en prison. Il est coupable d'avoir exercé son métier et d'avoir une passion pour le football algérien." Gleizes, âgé de 36 ans, était en Algérie pour réaliser un article sur la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), le club de football le plus titré du pays. Son arrestation soulève des questions sur la liberté de la presse, notamment dans un contexte où de nombreux journalistes sont confrontés à des accusations similaires en Algérie.
Selon les informations recueillies par Reporters sans Frontières, il a été appréhendé le 28 mai 2024 alors qu'il se trouvait à Tizi Ouzou. Initialement placé sous contrôle judiciaire, il a été accusé d'être entré sur le territoire algérien avec un visa touristique, ainsi que de possession de publications susceptibles de nuire à l'intérêt national. Les autorités lui reprochent un contact avec un dirigeant de la JSK, faisant référence à des accusations antérieures de terrorisme à l'encontre de ce dernier.
Des experts en droits humains, ainsi que des journalistes de plusieurs médias français, estiment que cette situation met en lumière les défis auxquels font face les reporters en Algérie. Impliqué dans la vie sportive du pays, Gleizes prônait la paix à travers le football, mais ses bonnes intentions ont été interprétées autrement. De plus, le cas de Christophe Gleizes s'inscrit dans un contexte plus large de censure et d'étouffement de la liberté d'expression en Algérie, où plusieurs voix critiques ont également subi le poids de la justice.
Avec la libération récente de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, qui a obtenu une grâce le 12 novembre dernier, les prisons algériennes continuent d'attirer l'attention des organisations de défense des droits de l'homme, qui appellent à une réforme urgente du système judiciaire et à la protection des journalistes.







