Basse-Terre (AFP) – Le garde des Sceaux Gérald Darmanin a inauguré ce dimanche la nouvelle maison d'arrêt de Basse-Terre, un projet qui a été au cœur des préoccupations locales durant plusieurs années. Lors de sa visite, il a souligné que "une prison est toujours un lieu complexe", insistant sur le fait que ces établissements sont conçus non seulement pour l'incarcération mais aussi pour la réinsertion des détenus, nécessaire afin de diminuer la récidive.
Avant les travaux, l'ancienne prison était souvent décrite comme "la honte de la République", avec des conditions de détention indignes où jusqu'à 16 détenus partageaient la même salle. Aujourd'hui, cette nouvelle infrastructure, qui peut accueillir jusqu'à 130 détenus, a été mise en service il y a environ deux semaines, permettant le transfert de 211 détenus dans de meilleures conditions. La deuxième phase des travaux devrait offrir 70 places supplémentaires.
Cependant, Frantz Sapor, délégué du syndicat pénitentiaire Unsa-Ufap, reste sceptique, affirmant qu'il est probable que le nombre de détenus dépasse les 200 prévus, ce qui pourrait entraîner une situation de surpopulation, actuellement observée dans d'autres établissements comme le centre pénitentiaire de Baie-Mahault, où le taux atteint 240 à 250% selon les autorités syndicales.
En réponse à ces défis, Darmanin a expliqué que la Guadeloupe disposera dans deux ans d'un total de 350 nouvelles places, grâce à la construction de plusieurs établissements, dont une prison de 60 places à Saint-Martin, projet annoncé pour 2026. "Construire des prisons n'est pas un objectif politique en soi", a-t-il précisé, mettant en lumière le lien entre la criminalité liée à la drogue et les problèmes de santé mentale qui touchent 25% des détenus.
Avec un récent chiffre alarmant de 49 homicides par arme à feu dans l'archipel, et des tragédies comme le meurtre d'un psychiatre par l'un de ses patients, la situation en Guadeloupe reste préoccupante. Les autorités appellent à une réflexion globale sur la sécurité et la justice, soulignant la nécessité d'un véritable travail de fond pour diminuer la violence en milieu urbain.







