Le Bénin a vécu une matinée explosive avec l'annonce d'un coup d'État tenté par des militaires, qui ont déclaré à la télévision nationale avoir destitué le président Patrice Talon. Cependant, les autorités ont rapidement affirmé que la situation était sous contrôle et que le chef de l'État était en sécurité.
Dès les premières heures, des tirs ont retenti autour de la présidence à Cotonou, où un groupe de huit militaires s'est présenté comme le "Comité militaire pour la refondation" (CMR). Ils ont nommé le lieutenant-colonel Pascal Tigri comme nouveau président et justifié leur action par une multitude de griefs, dont la dégradation des conditions de sécurité et la négligence envers les soldats tombés au front. "Nous agissons pour le bien-être de notre nation et pour rétablir l'ordre", ont-ils déclaré.
Rapidement, Alassane Seidou, ministre de l'Intérieur, a assuré que le coup d'État avait échoué grâce à la loyauté des forces armées béninoises. Selon ses dires, la réaction des militaires a permis de garder la situation sous contrôle. Les habitants de Cotonou, après cet épisode tumultueux, sont revenus à une vie normale, bien que les quartiers proches de la présidence restent bloqués par des forces de sécurité.
En outre, des sources militaires ont rapporté l'arrestation d'une douzaine de soldats, y compris les instigateurs du coup d'État. Cette tentative n'est pas survenue par hasard, alors que le pays se prépare à des élections présidentielles cruciales prévues pour avril 2026. Patrice Talon, président depuis deux mandats, est souvent critiqué pour son approche de plus en plus autoritaire. De nombreux analystes, comme ceux du site d'informations Le Monde, soulignent que les tensions politiques au Bénin s'inscrivent dans un contexte régional d'instabilité, marqué par des coups d'État successifs dans plusieurs pays voisins.
Dans une déclaration, l'Union africaine a condamné « fermement » cette tentative de coup d'État, appelant à une cessation immédiate de toutes les actions illégales. La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a également réagi, signalant qu'elle déploierait des troupes pour soutenir l'armée béninoise et préserver l'ordre constitutionnel. Le gouvernement béninois se retrouve face à un défi de taille alors que les tensions électorales risquent de s'intensifier dans les mois à venir.







