Moins de deux mois après la signature d'un accord de cessez-le-feu à Kuala Lumpur, les hostilités entre la Thaïlande et le Cambodge ont refait surface. Le 8 décembre, les deux nations se sont mutuellement accusées d'escalades violentes. Selon les déclarations de l'armée thaïlandaise, des attaques cambodgiennes ont été menées dans la province d'Ubon Ratchathani, entraînant la mort d'un soldat thaï et blessant plusieurs autres.
Face à la menace, Bangkok a décidé de riposter avec des frappes aériennes, affirmant que celles-ci étaient "précises et ciblées", visant exclusivement des installations militaires le long de la ligne de front. Le porte-parole de l'armée thaïlandaise, Winthai Suvaree, a insisté sur le fait qu'il n'y aurait pas d'impact sur les populations civiles, bien que des témoins locaux rapportent une intensification des attaques, générant un climat de peur parmi les habitants des zones frontalières.
De son côté, le ministère cambodgien a signalé que les forces thaïlandaises avaient lancé une offensive à l’aube dans les provinces frontalières de Preah Vihear et d'Oddar Meanchey, sans réaction armée de leur part. Ce regain de violence intervient alors que Phnom Penh avait précédemment exprimé des "regrets" suite à la suspension de l’accord de cessez-le-feu, qui avait été instauré en octobre avec l’appui de l’ancien président américain Donald Trump. Cet accord faisait suite à plusieurs jours de combats sanglants en juillet, durant lesquels au moins 43 personnes ont été tuées.
Les tensions se sont accentuées après un incident survenu en novembre, lorsqu'une mine terrestre a blessé quatre soldats thaïlandais. Malgré les assurances cambodgiennes selon lesquelles cette mine était un vestige de conflits passés, la Thaïlande a rompu le cessez-le-feu.
Les experts politiques s'interrogent sur l'impact de ce nouveau cycle de violences sur la stabilité régionale. Jean-Claude Tardif, analyste en relations internationales, souligne que “l'instabilité à la frontière peut également entraîner des conséquences économiques néfastes pour les deux nations”. En effet, le commerce entre les deux pays a déjà été perturbé par de précédentes hostilités, limitant les échanges et exacerbant la précarité des populations.
Pour l’instant, la communauté internationale observe avec inquiétude l’évolution de la situation. Le rôle des puissances extérieures dans la médiation de ce conflit sera crucial pour ramener le calme et rétablir les relations entre ces deux pays voisins.







