Un héritage sucré et acidulé
La clémentine corse, fruit emblématique de l'île, fête cette année son centenaire. Sucrée et légèrement acidulée, elle se distingue sur le marché français en étant vendue avec ses feuilles, ce qui témoigne de sa fraîcheur. Selon Jean-Paul Mancel, président de l’Association pour la promotion et la défense de la clémentine de Corse (Aprodec), « elle a été implantée sur l'île en 1925 », une initiative qui a permis à ce fruit d'acquérir une renommée unique.
Une certification de qualité précieuse
Depuis 2007, la clémentine corse bénéficie d'une indication géographique protégée (IGP), un label garantissant des critères de qualité stricts. Ce cahier des charges inclut des normes sur le taux de sucre, l'acidité et l'absence de pépins, des caractéristiques qui la placent en compétition face aux géants comme l'Espagne et la Chine. La production mondiale de clémentines est dominée par la Chine, avec 25 millions de tonnes, suivie par l'Espagne avec 2 millions, comme le rapportent les données de la FAO.
Un produit entièrement naturel et cueilli à la main
Les clémentines corses sont récoltées à la main et, contrairement aux fruits importés, ne subissent aucun traitement qui pourrait altérer leur qualité. Leur cueillette s'effectue à maturité, assurant ainsi un goût inégalé. La majorité de la production (90 à 95 %) est expédiée par voie maritime, garantissant qu’elles arrivent sur les étals de France continentale en moins de 24 heures.
Une ascension dans le monde gastronomique
En plus de leurs ventes, ces clémentines trouvent un écho grandissant au sein de la gastronomie française. Des chefs de renommée, comme Romain Rotondi à Ajaccio, voient en elles « le nouvel ingrédient tendance », pouvant sublimer des plats comme des sauces ou des desserts. Sébastien Burgos, d'origine argentine, utilise également la clémentine pour donner une nouvelle vie à des recettes traditionnelles.
Défis et perspectives d'avenir
Pour cette année, la récolte s'annonce « très moyenne », en raison de conditions climatiques défavorables, mais l'optimisme demeure. Depuis 2019, la production de clémentines sur l'île a presque doublé, atteignant 1.700 hectares. Selon l’INSEE, la dynamique est prometteuse. En parallèle, les producteurs cherchent à valoriser les fruits non certifiés par l'IGP en créant des unités de transformation, comme l'Atelier Corse Fruit et Légume, qui transforme chaque année environ 3.000 tonnes de clémentines.
Confrontation avec les géants
Comparativement, les prix des clémentines corses sont presque le double de ceux des variétés espagnoles, reflétant les enjeux de qualité face à la concurrence. Étant donné que la France importe 200.000 tonnes de clémentines par an, principalement d'Espagne et du Maroc, la clémentine corse continue de se battre pour se faire une place dans ce marché saturé tout en préservant son héritage et son goût inimitable.







