Federica Mogherini, ancienne haute représentante de l'Union européenne, a annoncé sa démission du Collège d'Europe à Bruges, suite à son inculpation dans une affaire de corruption liée à l'attribution d'un contrat de formation diplomatique par l'UE. Dans un communiqué, elle précise : "Pour respecter les principes d'intégrité et d'équité qui ont guidé mon mandat, je me retire de mes fonctions de rectrice." L'ex-ministre italienne, qui dirigeait l'institution depuis cinq ans, s'est retrouvée au cœur d'une enquête qui soulève des accusations de favoritisme dans l'octroi de marchés publics.
L'enquête menée par le parquet européen vise à établir si le Collège d'Europe a bénéficié d'un traitement de faveur dans un appel d'offres pour un contrat de formation des futurs diplomates européens, attribué en 2021-2022 par le Service d'action extérieure de l'UE (EEAS). Les enquêteurs examinent des faits de "fraude, corruption, conflit d'intérêts et violation du secret professionnel", selon des sources du parquet. En plus de Mogherini, Cesare Zegretti, co-directeur du Collège, et Stefano Sannino, un haut fonctionnaire de la Commission européenne, ont également été inculpés et sont depuis sous surveillance légale.
Le parquet a précisé que tous trois ont été entendus sous la supervision d'un juge d'instruction, qui a décidé de les libérer en raison de l'absence de risques de fuite. L'avocate de Mogherini, Mariapaola Cherchi, a confirmé que l'interrogatoire a été conduit dans une ambiance de "transparence et sérénité". Elle a précisé également qu'aucune restriction de déplacement n'avait été imposée à son client après l'audition.
Dans son message, Mogherini a exprimé sa gratitude envers les étudiants et anciens élèves de l'Académie diplomatique de l'UE, affirmant qu'elle était "fière" de son travail. Néanmoins, cette situation jette une ombre sur la réputation d'une institution réputée pour former un grand nombre de fonctionnaires européens.
Le Collège d'Europe, implanté également en Pologne et en Albanie, se retrouve désormais au centre d'une turbulence qui questionne l'intégrité des institutions européennes. Les opinions d'experts en gouvernance sont partagées, certains mettant en avant la nécessité d'une réforme systémique pour garantir la transparence dans les processus de commande publique.







