Depuis le 9 octobre, la raffinerie NIS, unique en Serbie, est à l'arrêt en raison des sanctions américaines visant ses actionnaires russes, détenant environ 56 % de l'entreprise. Cette situation préoccupe de nombreux experts, qui craignent que cette interruption ne perturbe gravement l'approvisionnement en carburant et nuise à des milliers d'emplois, privant l'État de recettes taxables cruciales.
Selon Dejan Soskic, ancien gouverneur de la banque centrale de Serbie, cette fermeture pourrait avoir des répercussions sur le PIB, risquant ainsi de freiner la croissance économique pendant plusieurs années. En effet, NIS représente environ 80 % des besoins en carburant du pays, et son arrêt nécessite des augmentations massives d'importations de produits pétroliers raffinés, entraînant une hausse des coûts pour l'État.
Les sanctions américaines exigent une sortie totale des actionnaires russes, mais ceux-ci ne montrent aucune intention de céder leurs parts. La situation complique l'accès de la raffinerie à des ressources vitales et la restriction des transactions pourrait mener à des licenciements massifs parmi les 13 500 employés de NIS, selon des analystes de Reuters.
Les craintes ne s'arrêtent pas là : si la banque centrale serbe était également sanctionnée, cela entraînerait l'effondrement du système financier national. Comme l'a souligné le président serbe Aleksandar Vucic, des avertissements subsistent sur une possible destruction totale des institutions financières si des sanctions additionnelles étaient appliquées.
La fermeture de NIS aurait des conséquences non seulement économiques, mais également sociales, avec une potentielle fermeture d'un tiers des stations-service dans le pays, aggravant ainsi la crise en matière de carburant. Les citoyens serbes pourraient faire face à une pénurie, malgré les assurances de Vucic concernant la disponibilité des réserves d'État.
Dans ce contexte anxiogène, des solutions pour racheter NIS par l'État sont envisagées, associées à des discussions sur la vente des actions au profit d'investisseurs hongrois ou émiratis. Le délai pour une décision a été fixé à la mi-janvier, laissant le pays dans l'incertitude sur l’avenir de sa ressource énergétique principale.
Des experts tels que Zeljko Markovic évoquent la possibilité d'une régulation des prix, qui pourrait venir de la réduction des taxes sur le carburant, mais cette mesure ne suffira peut-être pas à éviter une crise. Ce scénario complexe, alimenté par des enjeux géopolitiques, demande une attention constante, alors que la Serbie navigue sur la route périlleuse entre ses relations avec l'Occident et ses liens historiques avec la Russie. Il est essentiel pour les autorités serbes de prévoir des alternatives pour maintenir l'équilibre économique dans un contexte mondial volatile.







