Le Honduras est plongé dans une atmosphère d'incertitude après les élections présidentielles qui se sont tenues dimanche dernier. L'homme d'affaires de droite, Nasry Asfura, soutenu par l'ancien président américain Donald Trump, a repris l'avantage jeudi dans un scrutin extrêmement serré face à son rival libéral, Salvador Nasralla.
Le dépouillement, initialement suspendu lundi à cause de problèmes techniques, a repris mardi, relançant des accusations de fraude. À l'heure actuelle, avec 84,52 % des votes comptabilisés, Nasry Asfura, âgé de 67 ans et membre du Parti National (PN), mène avec 40,05 % des voix contre 39,74 % pour le candidat libéral de 72 ans, Salvador Nasralla, qui est également un présentateur de télévision bien connu.
Les électeurs honduriens semblent avoir exprimé une nette désapprobation envers la gauche au pouvoir dans ce pays de 11 millions d'habitants, considéré comme l'un des plus pauvres d'Amérique latine. La candidate du parti au pouvoir, Rixi Moncada, est, quant à elle, loin derrière, accusant un retard de près de 20 points.
La question qui demeure est pourquoi les résultats tardent tant à être annoncés. Le Conseil National Électoral (CNE) a suspendu le décompte pendant plusieurs heures en raison de ce qu'il a qualifié de "volume élevé" d'enregistrements. Trump, par ailleurs, a réagi avec indignation en menaçant le Honduras de "conséquences graves" tout en insinuant, sans preuve, que le CNE pourrait manipuler les résultats.
Pour l'heure, le CNE n’a pas fourni de date précise concernant la proclamation des résultats définitifs. Ana Paola Hall, la présidente du CNE, a cependant promis que ceux-ci seraient "légitimes". Les missions d'observation électorale de l'Union européenne et de l'Organisation des États américains (OEA) ont jugé l'élection dans une "atmosphère démocratique" mais ont appelé au calme.
Le processus de recomptage est jugé "normal" par des experts, mais les tensions sont palpables. Dans une déclaration, l'ex-président de l'autorité électorale, Augusto Aguilar, a souligné que dans le cas d'un résultat aussi serré, des problèmes sont inévitables, car il est souvent difficile pour le perdant d'accepter l'issue. Le vainqueur sera déclaré après le recomptage manuel des plus de 19 000 bureaux de vote.
La situation se complique davantage avec des allégations de partialité au sein du CNE, composé de membres désignés par les partis politiques. Un conseiller proche du parti de gauche a dénoncé un prétendu complot, ce à quoi la partie accusée a répondu en affirmant que les preuves étaient manipulées grâce à l’intelligence artificielle.
Ces élections prennent une tournure encore plus dramatique avec le soutien explicite de Trump à Nasry Asfura, qu'il qualifie d'"ami de la liberté". Il a également gracié l'ancien président Juan Orlando Hernández, condamné pour trafic de drogue, une action qui pourrait influencer le climat politique au Honduras. Hernández a exprimé sa gratitude à Trump, affirmant que ce dernier avait changé sa vie et dénonçant une persécution politique.
Alors que le pays attend des résultats définitifs, l’ancien président et sa famille demeurent inquiets pour leur sécurité. La situation au Honduras, marquée par des allégations de fraude électorale et des tensions politiques, trouve écho dans les préoccupations exprimées par divers observateurs internationalement, qui surveillent le processus avec attention.







