La Guinée se prépare à une élection présidentielle ce 28 décembre, la première depuis l'arrivée au pouvoir de la junte militaire dirigée par le général Mamadi Doumbouya. Malgré les promesses de retour à la démocratie, le scrutin est largement dominé par la junte, alors que les véritables opposants politiques, dont l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, sont mis à l'écart ou vivent en exil.
La junte, qui a renversé le président controversé Alpha Condé en 2021, a dévoilé une nouvelle constitution. Pourtant, l'élaboration des règles électorales a eu lieu dans un contexte de répression. Selon des analystes politiques, le montant exorbitant de la caution de 900 millions de francs guinéens (environ 90 000 euros) impose un obstacle significatif pour les candidats potentiels, rendant ainsi la compétition d'autant plus inégale.
Le climat a été rendu encore plus tendu par l'interdiction de manifestations et la répression systématique des voix critiques. Les partis d'opposition ont subi une pression accrue, avec plusieurs d'entre eux ayant été dissous récemment. Les médias ne sont pas épargnés non plus, une tendance à la censure croissante ayant conduit à la suspension des chaînes Africa 24 et Canal+ ces jours-ci, provoquant l'indignation de certains experts en droits humains.
Les statistiques économiques de la Guinée parlent elles-mêmes : malgré une croissance soutenue, 52 % de la population vit dans la pauvreté, témoignant des défis socio-économiques persistants malgré une richesse naturelle considérable en bauxite, or, et diamants. Le tableau est assombri par des violences récurrentes et des violations des droits de l'homme.
Le contexte de ces élections pourrait donc sembler prémonitoire d'un scénario peu prometteur : à moins qu'un imprévu ne se produise, il est peu probable qu'un second tour soit nécessaire, tant l'issue semble déjà scellée. Alors que les Guinéens attendent un changement, la réalité politique impose un sentiment de désespoir et d'incertitude.







