À l'approche de son intégration dans la zone euro, la Bulgarie voit une montée des tensions politiques, exacerbée par des manifestations massives réclamant la démission de l'actuel gouvernement. Ces rassemblements, qui ont attiré jusqu'à 150 000 personnes dans les rues de Sofia, illustrent un mécontentement profond envers l'emprise de deux figures controversées : l'oligarque Delian Peevski et l'ancien Premier ministre Boïko Borissov.
La presse indépendante bulgare décrit ces événements comme des moments historiques. Des manifestations similaires ont eu lieu dans d'autres grandes villes, comme Plovdiv et Varna, où des dizaines de milliers de citoyens se sont également mobilisés. C'est le terme “du jamais-vu” qui revient souvent, témoignant d'un moment charnière pour la démocratie bulgare.
Les manifestations ont débuté le 26 novembre dernier, en réaction à un budget jugé favorable à certaines élites au détriment des petites entreprises et de la classe moyenne. Le 1er décembre, les revendications se sont amplifiées, incluant désormais la démission des dirigeants en place. “Le peuple demande la démission du gouvernement et veut voir un véritable changement”, a affirmé un représentant de la coalition libérale PP-DB, soutenue par d'autres groupes politiques.
La colère populaire s'est intensifiée, surtout parmi les jeunes, qui scandent des slogans tels que “Ne volez pas notre avenir”, dénonçant la corruption et les conflits d'intérêts qui gangrènent la sphère publique. Un expert en politique, Dragan Georgiev, souligne que “ces manifestations représentent un rejet explicite du statu quo, incarné par Peevski et Borissov”.
Récemment, le président Roumen Radev a pris position, exhortant les députés à écouter la voix du peuple. “C'est votre choix entre la dignité du vote libre et la peur de la mafia”, a-t-il déclaré, ajoutant une pression supplémentaire sur le gouvernement en place.
Face à cette vague de contestation, il est temps pour le gouvernement de réexaminer sérieusement ses priorités. Les yeux du pays et du monde sont rivés sur la Bulgarie, alors qu'un chapitre décisif de son histoire politique semble se dessiner.







