Le tribunal des affaires économiques de Nanterre a prononcé, le 11 décembre, la liquidation judiciaire du groupe d’électroménager Brandt, entraînant la suppression de 700 emplois en France.
Ce coup dur pour l'industrie française marque la fin d'un fleuron qui a traversé un siècle d'histoire. Brandt, en redressement judiciaire depuis octobre dernier, a connu une période de difficulté financière persistante, alimentée par une concurrence accrue et des choix stratégiques contestés.
Les usines de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) et de Vendôme (Loir-et-Cher), ainsi que le centre de service après-vente en Île-de-France, vont fermer leurs portes. Christophe Chaillou, sénateur socialiste du Loiret, a exprimé son indignation face à cette décision, déclarant : “C’est un choc pour les 700 salariés concernés”.
Lors d'une veillée devant l’usine de Vendôme, les anciens employés ont partagé leur désespoir. Lionel Renaud, membre du comité d'entreprise, a souligné qu'il s'agissait d'une “histoire personnelle qui s'arrête”. Une étude de l'INSEE met également en avant les défis de l'industrie française, notant que de nombreuses entreprises doivent se repositionner dans un marché en constante évolution.
Un avenir incertain sans le projet de Scop
Sébastien Martin, ministre chargé de l’Industrie, a exprimé son chagrin sur les réseaux sociaux, qualifiant cette décision de “choc” pour les familles touchées et pour l’ensemble du savoir-faire industriel français. Il a critiqué l'absence de prise en compte d'un projet alternatif : la création d'une Scop (Société Coopérative et Participative) qui aurait pu sauver 370 emplois, soutenue par le groupe Revive et des salariés.
François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, a lui aussi déploré le refus de ce projet, se demandant comment un tel plan n'a pas été retenu malgré l'engagement fort de la communauté locale et le soutien de l'État. “On avait une stratégie pour l’avenir de l’entreprise, mais rien de tout cela n'a été pris en compte”, a-t-il regretté.
La liquidation de Brandt représente plus qu'une simple fermeture d'usine; elle est le signe alarmant d'une industrie qui s'effondre face à une concurrence étrangère et à des choix de gestion questionnables. La disparition de ce nom emblématique marque également la fin des marques françaises Vedette, Sauter et De Dietrich, et soulève des inquiétudes pour l'avenir des industries locales en France.







