La tension monte entre les États-Unis et la France concernant les opérations d'Airbus en Chine. Un élu républicain américain, John Moolenaar, a récemment affirmé que le gouvernement français bloquait les demandes d'informations sur le rôle d'Airbus en Chine, une situation qu'il qualifie de préoccupante étant donné la possible implication militaire de ces activités.
Depuis 2023, une commission de la Chambre des représentants enquiert sur le Parti communiste chinois et ses interactions avec les entreprises occidentales, intégrant Airbus au cœur de ces investigations. Moolenaar a alerté le ministre de la Défense américain sur ce que certaines sources, comme Le Monde, décrivent comme un "secret bien gardé" concernant les activités interrogées.
Selon Moolenaar, Airbus pourrait indirectement soutenir les capacités militaires de la Chine, un élément jugé inacceptable par les autorités américaines. "Nous devons nous assurer que nos sous-traitants ne participent aucunement au renforcement de l'armée chinoise", a-t-il ajouté.
Ayant sollicité des éclaircissements, la commission a écrit à Airbus le 14 août, mais a été informée que le gouvernement français détourne les questions adressées à l'entreprise. Airbus, pour sa part, a indiqué qu'il était en contact avec la commission depuis plusieurs mois pour clarifier sa position et confirmer sa conformité aux réglementations adaptées, bien que l'interférence du gouvernement français demeure un obstacle notable.
Les experts s'inquiètent également des implications pour le secteur de la défense américain, notamment dans le contexte d'une compétition accrue avec la Chine. Comme l’a souligné l’analyste en politique étrangère, Jean-Pierre Delaunay, "la transparence est essentielle dans le domaine de l’aéronautique, surtout lorsque les enjeux de sécurité nationale sont en jeu".
Alors que les discussions se poursuivent, cet incident pourrait influencer non seulement la relation franco-américaine, mais aussi la perception globale des engagements industriels de l'Europe envers la Chine.
