Face aux sanctions américaines, le Venezuela cherche à diversifier ses partenaires économiques et militaires. Depuis l'élection d'Hugo Chávez en 1998, le pays a opéré un virage décisif vers la Chine et la Russie, transformant ainsi sa politique extérieure en un axe anti-américain marqué par des accords d'envergure.
En septembre 2008, le président Chávez, lors d'une visite à Pékin, avait promis à la Chine un approvisionnement pétrolier sans précédent. "Nous dirigerons la livraison de 500 000 barils par jour, avec l'ambition d'atteindre un million de barils dans les années à venir", avait-il déclaré, scellant ainsi un partenariat énergétique solide. Avec l'octroi de prêts de plusieurs milliards de dollars en échange de futures cargaisons de brut, Pékin est devenu le principal bailleur de fonds du pays.
La complicité de Pékin dans le développement des infrastructures vénézuéliennes est également manifeste. Des projets majeurs ont vu le jour dans le secteur de l'énergie, notamment autour de la riche ceinture pétrolière de l'Orénoque. Les analystes estiment que cette région pourrait devenir un pôle d'attraction pour les investisseurs, au moment où les relations avec les États-Unis se détériorent. Comme le souligne le site Le Monde, les relations sino-vénézuéliennes s'approfondissent avec le temps, et les deux nations semblent s'engager dans une coopération durable.
Parallèlement, les relations avec Moscou se sont intensifiées. Depuis leur première rencontre en 2001, Chávez et Vladimir Poutine ont bâti une alliance qui va au-delà des simples échanges commerciaux. La Russie a fourni au Venezuela des armes, et des formations militaires ont été organisées sur le territoire vénézuélien. En 2019, des mercenaires du groupe Wagner ont été rapportés comme étant engagés pour protéger le régime de Maduro. À l'échelle internationale, la Russie a également montré son soutien en faisant barrage aux résolutions contre Caracas au sein de l'ONU.
Pour l'expert en politique internationale Jérôme Folliot, cette union entre le Venezuela, la Chine et la Russie représente "un défi sérieux à l'autorité américaine dans la région". Il ajoute que ces nouvelles alliances pourraient redéfinir l'équilibre géopolitique en Amérique latine, rendant la lutte pour le contrôle des ressources pétrolières encore plus complexe. Non seulement le Venezuela apparaît comme un bastion de résistance contre l'impérialisme américain, mais son partenariat avec ces géants asiatiques et européens pourrait avoir des répercussions profondes pour l'ensemble de la région.
Il est donc impératif de suivre l'évolution de cette relation stratégique. À mesure que le Venezuela continue d'explorer ses chemins d'alliance, il façonne une nouvelle dynamique qui pourrait changer la donne sur le plan énergétique et diplomatique, confrontant les attentes de Washington et réaffirmant son autonomie sur la scène mondiale.







