La réouverture récente de MaPrimeRénov' n'a pas suffi à redresser la situation désastreuse des Accompagnateurs Rénov' (MAR) qui, après la fermeture estivale du guichet, signalent une baisse alarmante de leur activité. Selon Sebastian Ruiz, président de la communauté MAR, cette chute se fait sentir depuis le printemps, avec une baisse drastique du nombre de projets traités. Alors qu'ils géraient près de 10 projets mensuels, beaucoup se retrouvent désormais avec un seul dossier, soit une diminution de près de 90% de leurs prospects.
Avant la fermeture de MaPrimeRénov', l'Agence nationale de l'habitat (Anah) recevait environ 10 000 nouvelles demandes d'aide chaque mois. Depuis la réouverture en septembre, seulement 6 898 dossiers ont été soumis, beaucoup étant en attente depuis des mois. Cette baisse est d'autant plus préoccupante pour les professionnels, car un emploi sur deux au sein de la communauté MAR est menacé selon les experts. Camille Thomas de Renomar l'affirme : "Si le gouvernement ne prend pas des mesures immédiates, la filière pourrait voir 1 500 emplois disparaître au début de l'année prochaine."
Cette situation critique est aggravée par des délais d'attente excessifs pour l'octroi des subventions, couplés à un climat de suspicion généré par des fraudes massives aux aides publiques, qui ont vu près de 44 000 dossiers frauduleux identifier par l'Anah, comme l'a rapporté Batiactu. Ces éléments fragilisent encore davantage la confiance des ménages, qui hésitent à engager des projets de rénovation d'envergure.
Face à ces défis, plusieurs experts insistent sur la nécessité d'une réforme substantielle du dispositif MaPrimeRénov'. Ils plaident pour une meilleure gestion des demandes, une simplification des procédures et une augmentation du budget alloué aux rénovations, particulièrement pour les foyers modestes. À terme, ces ajustements pourraient raviver l'intérêt des ménages pour les projets de rénovation énergétique.
Les professionnels du secteur restent dans l'expectative, espérant que des annonces rapides et efficaces viendront redynamiser une filière en proie à des incertitudes croissantes. Les appels à l'action se multiplient, notamment celui de Sebastian Ruiz : "Nous avons besoin de mesures solides et rapides pour éviter une catastrophe sociale et environnementale." L'avenir des conseillers en rénovation énergétique dépendra fortement de la capacité des institutions à répondre à ces besoins pressants.







