À l'opposé de leurs homologues d'AOC Côtes-du-Rhône qui rejettent l'agrivoltaïsme pour préserver le paysage, les professionnels des Côtes-du-Roussillon explorent cette pratique innovante. En intégrant des panneaux photovoltaïques au-dessus de leurs vignes, ils parviennent à combiner la protection des cultures contre la chaleur intense et la production d’énergie renouvelable.
Jean-Philippe Mari, président du syndicat des producteurs d’AOC Côtes-du-Roussillon, souligne l'importance de considérer chaque projet individuellement : “Si le projet est bien intégré au paysage, je ne vois pas pourquoi cela poserait problème. Avec les défis actuels de la filière viticole, ces installations peuvent offrir un important complément de revenu.”
Les vignerons, comme Damien de Besombe à Claira, témoignent des avantages de ces installations. Il a pu récolter un vin blanc exceptionnel malgré des conditions climatiques difficiles grâce à ces panneaux. “L’ensoleillement optimal, même pendant les périodes de canicule, a permis d’améliorer la qualité de la récolte,” précise-t-il.
Un risque accru de mildiou
Selon des études, les panneaux photovoltaïques permettent de réduire la température du sol de 10°C durant les épisodes de canicule, ce qui est bénéfique pour la vigne. Cependant, Julien Thiery, chef du service viticulture à la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, met en garde : “Cette méthode nécessite cependant une vigilance accrue vis-à-vis du mildiou, qui pourrait se développer dans ces conditions favorables.”
Cette adaptation témoigne de la résilience des viticulteurs face au changement climatique et à ses défis grandissants. Comme l’affirme l’expert du climat, Dr. Marc Lefebvre, “l'innovation est essentielle pour les agriculteurs, qui doivent s’adapter constamment à des conditions évolutives.” Les vignerons du Roussillon semblent ainsi déterminés à naviguer vers un avenir plus durable.







