Les dernières données de la Banque de France, publiées le 5 décembre, révèlent une stabilisation intrigante des défaillances d'entreprises. Avec une augmentation de 4,4% sur un an, cette tendance s'est manifestée après un pic à 68.145 défaillances au cours des douze derniers mois. Bien que ce chiffre représente une légère baisse par rapport à septembre, il demeure élevé, un constat partagé par de nombreux secteurs de PME.
Il est à noter que la population d’entreprises a augmenté, avec plus d’1,1 million de nouvelles créations en un an, représentant une hausse de 3,5% par rapport à l'année précédente. En tenant compte de ce contexte, la progression des défaillances se décélère régulièrement, une première après deux années de soutien massif de l'État.
En octobre, la hausse par rapport à la période de référence 2010-2019 était de 14,8%, témoignant d’une légère amélioration. Les données mettent en lumière une disparité entre les catégories : les microentreprises ont enregistré une hausse de 4%, tandis que les petites entreprises ont vu une augmentation de 2,7%. Paradoxalement, les grandes entreprises ont, elles, connu une diminution de 17,5% de leurs défaillances.
La situation française se distingue clairement de la tendance observée dans d'autres pays européens. Selon des experts, comme Lucile Bembaron d'Asterès, "la France affiche une hausse des défaillances cumulative de 150% depuis septembre 2021, bien au-dessus de la moyenne européenne de 85%." Ce constat souligne des préoccupations persistantes pour l'avenir économique du pays.
Des secteurs tels que l'agriculture et l'enseignement, la santé et les services aux ménages ont connu des hausses significatives, tandis que d'autres comme le commerce et le secteur immobilier ont enregistré des baisses. Les perspectives demeurent préoccupantes, et ce type d'évolution appelle à une attention continue sur les mesures de soutien adéquates aux entreprises.







