Le tribunal de Paris se réunira le 19 décembre pour décider de la demande de l'État français visant à suspendre la plateforme de commerce en ligne Shein pour une durée de trois mois. Cette décision fait suite à la découverte de produits jugés inappropriés, incluant des poupées sexuelles d'apparence enfantine, qui ont suscité une onde de choc au sein de la société.
Shein, basé à Singapour mais fondé en Chine en 2012, a retiré les articles incriminés de son site, soutenant que les réclamations du gouvernement français étaient « hors sujet » et que le problème avait été résolu. La défense de l'entreprise argue que les demandes de suspension ne sont ni proportionnées ni légales, selon des avocats représentant la marque.
L'avocat de l'État, Renaud Le Gunehec, a clarifié que le but n'est pas d'interdire à Shein de faire du commerce, mais de mettre en place un cadre clair pour éviter qu'une situation similaire ne se reproduise. Il a dénoncé ce qu'il considère comme une « offre pédophile » sur le site, en rapport avec les poupées ultra-réalistes, et a préconisé des mesures de contrôle strictes pour sécuriser les ventes sur la plateforme.
Le 5 novembre, le gouvernement avait donné un ultimatum de 48 heures à Shein pour se conformer aux exigences légales. Depuis, les produits interdits ont été retirés, mais les procédures judiciaires se poursuivent. Si une suspension totale ne se matérialise pas, l'État explorera des alternatives moins drastiques pour maintenir un certain niveau de contrôle sur le site.
Les représentants de Shein, notamment Julia Bombardier et Kami Haeri, ont mis en avant leurs efforts pour renforcer le contrôle de la qualité des produits. Ils ont hâte de collaborer avec la Commission européenne, qui a déjà signalé son intention d’enquêter sur la plateforme en réponse à cette situation.
Face à la montée des préoccupations concernant les contenus en ligne, le ministère de l'Économie a annoncé qu'il prépare une initiative commune avec plusieurs États membres pour aborder les dangers liés aux plateformes de commerce électronique. Ce mouvement intervient alors que la pression monte sur le gouvernement français pour qu'il prenne des mesures proactives contre ce qui est perçu comme un problème grandissant.
Au-delà de la question de Shein, le débat soulève des enjeux sociaux plus larges. Des militants comme ceux de l'association Mouv'enfants se mobilisent pour attirer l'attention sur les dangers liés à la disponibilité de produits inappropriés, affichant des slogans percutants devant le tribunal. Une telle mobilisation souligne l'importance d'une législation adéquate pour protéger les plus vulnérables.







