Lors d'une récente visite en Chine, le président français Emmanuel Macron a exprimé de vives inquiétudes concernant le déficit commercial grandissant entre l'Union européenne et la Chine. Selon Macron, c'est "une question de vie ou de mort pour l'industrie européenne". S'il n'y a pas d'actions concrètes de la part de Pékin, il a averti que des droits de douane pourraient être imposés dans un futur proche, à l'instar des États-Unis.
Dans une interview accordée au quotidien Les Echos, Macron a précisé : "Je leur ai dit que, s'ils ne réagissaient pas, nous, Européens, serions contraints, dans les tout prochains mois, de prendre des mesures fortes." Cette déclaration survient alors que la Chine intensifie sa présence sur les marchés européens, menaçant ainsi des secteurs clés tels que l'automobile et les technologies de pointe.
Macron a souligné que le protectionnisme américain exacerbe ces tensions, en dirigeant massivement les flux chinois vers l'Europe. "Nous sommes pris entre deux feux et cela pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour notre économie", a-t-il ajouté. Toutefois, il admet que l'union européenne doit faire face à des défis internes concernant la coordination des politiques entre les États membres, en particulier avec l'Allemagne, qui a des intérêts économiques considérables en Chine.
Il a également mis en avant la nécessité pour l'Europe de se protéger dans les secteurs les plus vulnérables, tout en encourageant les investissements chinois sur le sol européen, prudemment soumis à des conditions qui éviteraient une domination économique. "Les investissements ne doivent pas être prédateurs; il doit y avoir une réciprocité", a-t-il insisté.
Cette situation a suscité des réactions diverses parmi les experts du commerce international. Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne, a déclaré que cette stratégie est essentielle pour assurer l'équité commerciale : "L’Europe doit retrouver son pouvoir de négociation face à des économies aussi gigantesques que celles de la Chine."
En réponse à ces enjeux, Macron préconise des réformes profondes au sein de l'UE, incluant le développement de son marché unique et des investissements dans l'innovation pour contrer la menace de dépendance vis-à-vis des technologies chinoises. Les prochaines étapes des relations économiques entre l'Europe et la Chine seront cruciales, et l'attention se tourne désormais vers les décisions à venir dans les mois suivants.







