La ville de Lagos, malgré une crise économique profonde, s'impose comme un nouvel epicentre de divertissement extravagant. Les dîners-spectacles, alliant performances artistiques et gastronomie, attirent une clientèle en quête d'évasion.
Dans un secteur en pleine effervescence, les boîtes de nuit improvisent des soirées flamboyantes où les cocktails peuvent atteindre des sommets spectaculaires, comme le célèbre Birkintini, au prix vertigineux de 30 millions de nairas, soit environ 17.750 euros, selon le média Local Heroes.
Wemo Edudu, propriétaire de The Library, un club au décor de bibliothèque, évoque l'importance d'offrir une expérience immersive : "Je suis ravi de voir des générations différentes apprécier un bon repas tout en profitant du spectacle. C'est une nouveauté qui fait bouger les lignes de la vie nocturne à Lagos".
Nkechi, une cliente de 41 ans, évoque les plats exquis et le divertissement comme un moyen de rompre la monotonie des soirées. "Les artistes apportent un vrai plus et aident à créer une ambiance conviviale, surtout quand on ne connaît pas la personne à côté de soi. C'est magique", dit-elle.
Les établissements comme Le Rococo se démarquent par leur ambiance inspirée du XVIIIe siècle français, offrant aux convives une "restauration haut de gamme" qui mêle spécialités locales et plats internationaux. Des créations comme le foie gras aux flocons d'or 24 carats assurent des expériences gastronomiques uniques, notamment prisées sur les réseaux sociaux.
Dans une ville marquée par de fortes inégalités, l'essor de ces dîners-spectacles ne fait pas l’unanimité. "C'est excitant de voir une telle innovation dans le secteur des loisirs, mais cela souligne aussi les disparités sociales persistantes", souligne l’économiste Joy Nduka. Un appel à la réflexion sur la responsabilité sociale des entrepreneurs de l'industrie du divertissement.
La folie des grandeurs à Lagos attire également des talents internationaux, comme des artistes recrutés spécialement pour ces événements, promouvant une ambiance festive tout en relevant le défi de captiver un public peu enclin aux arts, selon Johnny Frangeh, directeur adjoint de Zaza.
En conclusion, Lagos se positionne volontiers comme une nouvelle destination festive dans un contexte économique difficile. Les dîners-spectacles, au-delà de leur luxe apparent, incarnent une volonté de célébration et de créativité qui peut faire écho à travers le continent africain et au-delà.







