Le 4 décembre, l'Union européenne (UE) a lancé une enquête sur Meta, la société mère de WhatsApp, soupçonnant la multinationale d'abus de position dominante. Cette investigation se concentre sur l'intégration de certaines fonctionnalités d'intelligence artificielle (IA) dans WhatsApp, notamment au niveau des chaînes destinées aux entreprises.
Dans son communiqué, la Commission évoque une mise à jour des conditions d'utilisation de « WhatsApp Business », indiquant que « les fournisseurs et développeurs d’intelligence artificielle(...) ont l’interdiction stricte d’accéder ou d’utiliser la solution WhatsApp Business(...) pour rendre accessible leurs technologies ». Cette restriction serait en vigueur dès janvier 2026, créant des barrières pour les fournisseurs tiers souhaitant offrir leurs services. Si ces accusations se confirment, cela constituerait une violation des règles de concurrence établies par l’UE.
D’après le Financial Times, l’enquête est conduite selon les règles habituelles de la concurrence, sans les dispositions du Digital Markets Act. Dans ce contexte, Big Tech continue d'attirer l'attention des régulateurs, en particulier en ce qui concerne l'impact des technologies émergentes comme l'IA sur le marché.
Selon une déclaration de Meta, ces allégations sont « infondées ». La société souligne que les nouveaux outils intégrés dans WhatsApp, comme Meta AI, ne visent pas à entraver la concurrence, mais plutôt à enrichir l'expérience utilisateur. Un porte-parole a expliqué que « le secteur de l’IA est très concurrentiel et que les utilisateurs ont accès à une variété de services ».
Dans le cadre de cette enquête, les utilisateurs de WhatsApp ont récemment remarqué l'apparition de fonctionnalités avancées, facilitant des interactions avec un chatbot IA, qui est maintenant intégré dans les chaînes gérées par des entreprises. Certaines de ces intégrations permettent de déployer des assistants IA de tiers, capables de répondre aux questions des clients et d'automatiser le support.
En juillet dernier, le géant américain avait déjà été confronté à une enquête en Italie, où les autorités de la concurrence craignaient que le lancement généralisé de Meta AI ne nuise à d'autres entreprises concurrentes. En novembre, cette enquête a été élargie pour examiner si Meta avait réellement bloqué des « chatbots concurrents » sur sa plateforme de messagerie.
Les conséquences de cette enquête pour Meta pourraient être significatives, inquiets pour ses parts de marché si les régulations européennes s'intensifient autour de la monopolisation des services d'IA. Experts et analystes soulignent que la surveillance accrue des entreprises technologiques pourrait finir par redéfinir le paysage du marché numérique.







