La contestation gronde à Téhéran. Après deux jours de manifestations menées par des commerçants, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exprimé l'importance d'écouter les « revendications légitimes » des manifestants, selon des informations rapportées par les médias d'État.
Il a souligné : « J’ai demandé au ministre de l’intérieur d’engager le dialogue avec les représentants des manifestants, pour que le gouvernement puisse répondre efficacement aux préoccupations soulevées », a précisé Massoud Pezeshkian dans un contexte d’agitation sociale croissante.
Les commerçants, frustrés par la hausse incessante des prix et la dévaluation accrue de la monnaie, ont fermé leurs magasins pour protester contre une inflation galopante, exacerbée par les sanctions occidentales. Ce mouvement de mécontentement a pris naissance dans le principal marché de Téhéran, devenu le théâtre d’une mobilisation citoyenne grandissante.
La dévaluation du rial a atteint des niveaux alarmants, dépassant 1,4 million de rials pour un dollar, une chute par rapport aux 820 000 rials d'il y a un an, signalant un climat économique désastreux. L'agence de presse officielle Irna a rapporté que de nombreux commerçants choisissent désormais de suspendre leurs transactions pour éviter de potentielles pertes, illustrant la paralysie du marché.
La situation a incité des experts économiques, comme Farshid Amiri, à avertir que l’hyperinflation pourrait s'aggraver si des mesures structurelles ne sont pas prises rapidement. Selon lui, « Le gouvernement doit agir rapidement pour restaurer la confiance des citoyens dans la monnaie ».
Des images diffusées par Fars montrent des manifestants rassemblés dans une artère animée de Téhéran, où des affrontements mineurs avec les forces de l'ordre ont été signalés. Le climat est tendu, et des craintes d’instrumentalisation de ces manifestations pour déstabiliser le régime sont évoquées par certains observateurs.
Le mouvement de contestation semble avoir marqué une pause, selon les médias d'État, qui ont rapporté une diminution des activités manifestantes en fin de journée. Cela n’a pas empêché le gouvernement d’annoncer des changements à la tête de la Banque centrale, avec le retour d'Abdolnasser Hemmati, une décision qui témoigne de la volonté de redresser la situation économique.
Face à une crise qui s'intensifie, la population iranienne reste dans l’incertitude, confrontée à une inflation qui a atteint en décembre 52 % sur un an, selon le Centre de statistiques d'Iran. Ce climat d’agitation pourrait également avoir des répercussions sur la stabilité politique du pays, comme l’ont suggéré plusieurs analystes de la situation actuelle.







