Lors d'une récente intervention au Sénat, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a mis en exergue la transformation radicale des menaces pesant sur la France, notamment face à la Russie. Il a averti que "l'on peut être désormais défait sans être envahi", soulignant le caractère de plus en plus hybride des attaques ciblant le pays. Selon Lecornu, les fronts des conflits déplacent leur focus vers des espaces stratégiques tels que les routes maritimes, les fonds marins et le cyberespace.
Les cyberattaques, a-t-il déclaré, se concentrent non seulement sur l'État, mais aussi sur les collectivités locales, les hôpitaux et le secteur privé, brouillant ainsi les frontières entre sécurité civile et défense nationale. Ces préoccupations viennent s'ajouter à celles déjà exprimées par des experts en sécurité, qui avertissent quant à l'importance d'une vigilance renforcée face à ces menaces.
Dans ce contexte, le Premier ministre a évoqué l'urgence d'"aller un peu plus loin" en lançant dès le début de l'année prochaine un débat sur une actualisation de la loi de programmation militaire. L'objectif sera d'intégrer une dimension internationale à l'effort de défense, en tenant compte du rôle de la France au sein de l'OTAN. "Garantir notre autonomie stratégique, quoi qu'il arrive, est l'enjeu clé", a déclaré le Premier ministre, tout en soulignant l'importance de renforcer le pilier européen de l'Alliance atlantique.
Dans une atmosphère de tensions croissantes, le Sénat a approuvé à une large majorité le principe d'une augmentation des moyens alloués aux armées. Ce vote non contraignant, qui a reçu le soutien de 307 sénateurs contre 19, marque une étape significative vers l'adoption d'un budget de l'État déjà particulièrement contraint, dans un contexte où le gouvernement s'attend à des discussions plus difficiles à l'Assemblée nationale.
Cette approbation s'inscrit dans le cadre du projet de loi de finances, qui prévoit une augmentation de 6,7 milliards d'euros pour les crédits de la défense. La réponse des parlementaires à cette dynamique budgétaire a été très claire : la question de la défense est désormais au centre des débats politiques et stratégiques. Cette tendance montre que l'importance de la sécurité nationale est reconnue largement, tant sur le plan gouvernemental que parmi les citoyens, donnant un écho aux appels des experts pour une vigilance accrue.







