L'Assemblée nationale a de nouveau voté contre le gel des pensions de retraite et des minima sociaux, lors d'une séance marquée par des échanges vifs entre députés. Le 5 décembre 2025, une écrasante majorité de 197 voix contre 84 a été enregistrée pour s'opposer à cette mesure controversée, déjà rejetée en première lecture. Le gouvernement, initialement favorable à cette mesure dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale, espérait convaincre les députés en proposant une version plus ciblée, mais ses efforts se sont avérés vains.
Les pensions de retraite et les minima sociaux, habituellement indexés sur l'inflation, étaient dans le viseur du gouvernement, qui, face à des contraintes budgétaires, avait prévu de geler ces aides. Cependant, les députés, incluant les chefs de file des partis d'opposition, ont fermement défendu que les retraites sont le résultat de décennies de travail, et non un privilège, comme l’a exprimé Laurent Wauquiez, chef des députés Les Républicains. Son appel à faire des économies sur d'autres volets de la dépense publique a résonné pendant les débats.
La question de ce gel avait également été soumise au Sénat, qui, dans une tentative de réduire certaines dépenses, avait prôné une forme de gel, sauf pour les retraites inférieures à 1 400 euros par mois. En réponse, la cheffe des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, a déclaré : « La désindexation, c’est la violation de la loi ». Cette position a généré des débats passionnés au sein de l'Assemblée, reflétant la tension croissante entre la nécessité de gérer les finances publiques et la protection des plus vulnérables.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a averti que sans gel, le déficit prévisionnel de la Sécurité sociale pour 2026 pourrait atteindre 22,5 milliards d'euros, nettement au-dessus de l'objectif gouvernemental de 20 milliards. Ce chiffre souligne la complexité du dilemme auquel le gouvernement fait face. De nombreux députés ont fait remarquer que les plus précaires, notamment les retraités, ne devraient pas souffrir des choix budgétaires difficiles. La députée socialiste Sandrine Runel a notamment insisté sur le fait qu'une « année blanche » ne fait que creuser les inégalités économiques.
Alors que le projet de loi complet sera soumis au vote mardi, la dynamique politique met en lumière la résistance croissante face aux mesures d’austérité, avec des implications significatives pour l'avenir de la sécurité sociale en France.







