À l’aube de ce samedi 6 décembre, le Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un appel solennel aux parlementaires, les incitant à voter « en conscience, pour l’intérêt général ». Alors que l’adoption du projet de budget de la Sécurité sociale est loin d’être assurée, le recours à l’article 49.3 de la Constitution est exclu, laissant présager un vote difficile qui aura lieu ce mardi.
Vendredi, l’Assemblée nationale a voté la partie recettes du budget dans un climat de tension palpable. Ce débat a particulièrement été marqué par la réintroduction de la suspension de la réforme des retraites, une mesure controversée au sein des cercles politiques. Ce week-end, le Premier ministre a qualifié ce budget de « meilleur possible », tout en reconnaissant qu’il n’était pas parfait.
Dans un post publié sur X, Lecornu a souligné que « chaque amendement voté a sa place dans la volonté nationale », se positionnant ainsi comme un facilitateur d’une dynamique parlementaire. Il a ajouté que le texte était le résultat d’un travail collectif et non uniquement le fruit du gouvernement.
Une réforme des retraites suspendue, des défis résiduels
Les articles du projet de loi continuent d’être examinés, les députés devant se prononcer prochainement sur la partie dépenses. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a d’ores et déjà proposé un amendement visant à augmenter de 3 % les dépenses de l’assurance maladie, une initiative qui suscite des inquiétudes quant à la viabilité du budget, compte tenu des critiques concernant un objectif de dépenses jugé insuffisant.
Le gel des pensions de retraite et des minima sociaux, une mesure initialement incluse, a été largement rejeté par les députés. Ce rejet renforce le décalage entre le Sénat et la Chambre basse, illustrant les lignes de fracture au sein de l'échiquier politique français. Pour Frédéric Valletoux, président de la commission des Affaires sociales, le véritable perdant de cette joute parlementaire est le déficit de la Sécurité sociale, désormais estimé à 22,5 milliards d'euros.
Le gouvernement visait initialement un déficit limité à 20 milliards. Malgré cela, Lecornu a insisté sur la nécessité de maintenir un budget, affirmant que le manque de prévisions budgétaires nuirait gravement à notre système de protection sociale. Il a également laissé entendre que certaines réformes pourraient être mises en œuvre par décret si nécessaire, dont la problématique de la bureaucratie médicale.
Les enjeux sont ainsi multiples : ce budget représente un test crucial pour la majorité, et le positionnement des groupes d'opposition pourrait bien s'avérer déterminant lors du vote final. La situation reste donc à surveiller de près alors que les élus se préparent à faire face à des choix difficiles.







