À Montreuil, ville emblématique de la gauche française, les municipales de 2026 s'annoncent sous le signe de rivalités internes. La France insoumise (LFI) s’implante vigoureusement, avec des listes dans plus de 500 communes—inclus Montreuil, où la lutte pour la mairie oppose des figures controversées.
Sayna Shahryari, cadre dans le secteur social et tête de liste de LFI, souligne que « la candidature d'une insoumise inquiète certains », un sentiment partagé par de nombreux habitants qui observant la politique locale avec attention. La gauche, traditionnellement unie autour du maire communiste Patrice Bessac, fait face à une évolution où LFI cherche à établir son autorité politique.
Récemment, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, et Rima Hassan, eurodéputée, ont mobilisé les foules en évoquant le lien étroit entre les enjeux locaux et nationaux, faisant écho aux luttes sociales plus larges. Dans un contexte de forte mobilisation, ils font de Montreuil un champ de bataille symbolique pour les valeurs de gauche.
Historiquement, Montreuil est un bastion de la gauche, avec des taux de soutien oscillant entre 60 et 75 %. Cependant, la dynamique électorale pourrait changer. Si Bessac, qui a été maire depuis 11 ans et a toujours bénéficié d’un bon bilan, décide de se représenter, le défi se révélera plus ardent que jamais.
Rémi Lefebvre, professeur de science politique à l’Université de Lille, explique que « LFI a radicalement modifié sa stratégie », et que les municipales représentent une opportunité de renouveau politique, malgré le risque d’une dispersion des voix qui pourrait profiter à des adversaires potentiels.
Dans d'autres villes comme Paris et Marseille, la présence de LFI face aux candidats sortants du Parti socialiste souligne une tendance à la fragmentation au sein de la gauche. À Paris, la députée Sophia Chikirou, par exemple, tentera de s'imposer face au socialiste Emmanuel Grégoire, une dynamique observée dans plusieurs grandes villes françaises.
Les discours centrés sur des enjeux d'identité, comme la lutte pour la Palestine, résonnent également fortement à Montreuil, renforçant les critiques de LFI envers Bessac, jugé trop timide sur ces questions. Les débats autour des politiques locales comme la justice sociale, l’écologie et les inégalités précipitent cette atmosphère de compétition.
Avec un programme encore en développement, Shahryari et son équipe ambitionnent de contester le bilan de leur prédécesseur, s'attaquant notamment aux disparités qui mnent à un Montreuil « à deux vitesses ». Ce climat de tension intergroupe est nourri par l'angoisse d'un éventuel affaiblissement des voix de gauche à l'approche de la présidentielle de 2027.
Alors que la façade de la mairie affiche le passé, l’avenir politique de Montreuil se dessine sous le signe de la compétition interne, posant la question : une victoire à ce niveau pourrait-elle sceller une nouvelle direction pour la gauche en France ? Les citoyens attendent avec impatience le développement de cette bataille politique décisive.







