La stabilisation de la dette publique française nécessite un effort colossal, selon un rapport du centre de réflexion Terra Nova, publié ce lundi. Guillaume Hannezo, expert en économie à l'Ecole normale supérieure, souligne qu'il faudra réaliser des économies de 100 à 120 milliards d'euros par an pour stabiliser la dette autour de 120 à 130% du produit intérieur brut (PIB).
Actuellement, la dette publique s'élève à 115,6% du PIB, un niveau alarming qui risque de continuer de croître à un rythme plus rapide que celui de la richesse nationale. Pour y faire face, il est impératif d'adopter un plan rigoureux, englobant à la fois des hausses fiscales et des économies sur les dépenses publiques. Comme noté par la Cour des comptes, l'Europe du Sud a déjà traversé des ajustements semblables dans les années 2010, ce qui pourrait servir de modèle.
« C'est une question d'équité. Tout le monde va devoir être mis à contribution », avertit Hannezo. Les mesures proposées incluent la réduction des dépenses superflues dans le domaine des retraites, tout en protégeant les pensions les plus modestes, et l'augmentation d'impôts comme la TVA ou la CSG. Hannezo insiste également sur le fait qu'un effort temporaire des entreprises sera nécessaire pour rendre ces mesures acceptables.
Les débats autour de ces questions sont déjà animés dans le paysage politique français, avec des voix critiques rappelant les résistances rencontrées lors des précédentes réformes. Toutefois, l'urgence de la situation appelle à l'adhésion générale, tant il est crucial d'éviter que le paiement des intérêts de la dette devienne un fardeau insupportable pour les générations futures.
En somme, la France doit désormais faire face à un redressement financier ambitieux, marquant un tournant pour la gestion de ses finances publiques dans un contexte économique incertain. Pour garantir un avenir plus serein, un effort collectif, équitable et à long terme sera plus que jamais nécessaire.







