Le conseil municipal de Saint-Herblain a récemment présenté son rapport d’orientations budgétaires, et le montant des investissements planifiés, s'élevant à 117 millions d'euros, ne satisfait pas l'opposition de droite. Cette dernière aurait souhaité un report des décisions budgétaires jusqu’après les élections municipales de mars 2026.
Dans un contexte souvent caricaturé où la gauche serait synonyme de dépenses excessives et la droite de rigueur, la situation à Saint-Herblain semble inverser ces stéréotypes. Marcel Cottin, le premier adjoint socialiste en charge des finances, a bien l’intention de marquer des points avec une gestion jugée exemplaire. "Cela fait quinze ans que nous n’avons pas augmenté les taux d’imposition. Ils figurent parmi les plus bas de la métropole," déclare-t-il, soulignant les efforts de l’équipe en place.
Le rapport, se positionne comme le dernier de ce mandat et permet de dresser un état des lieux des finances de la ville. "Nous sommes une commune riche avec des habitants en difficulté", admet Cottin, tout en annonçant un total d’investissement de 120 millions d’euros sur la durée du mandat. Néanmoins, il admet que les prévisions de 2020 ont dû être ajustées en raison des impacts de la pandémie.
Des critiques acerbes de l'opposition
Matthieu Annereau, à la tête de l’opposition de droite (Renaissance), estime que la modération budgétaire actuelle pourrait nuire à la qualité de vie des Herblinois. "Une ville qui n’investit pas ne garantit pas le bien-être de ses habitants. Nous avons besoin de ressources, notamment pour améliorer la sécurité, l'accessibilité et les rénovations thermiques," a-t-il critiqué. D’autres membres de l’opposition ont également exprimé leur désaccord, affirmant que ces investissements ne répondent pas aux besoins urgents de la population.
En réponse à ces accusations, Éric Couvez, adjoint communiste, a réagi avec véhémence en soulignant que le gouvernement, dont provient l’opposition, a sa part de responsabilité dans la crise actuelle : "Vos amis politiques possèdent un rôle crucial dans cette situation. Pendant que les plus vulnérables subissent, les plus riches sont toujours protégés." Son ton résolument engagé souligne les tensions croissantes sur la question des finances publiques.
Un programme d’investissement jugé exceptionnel
Christine Noblet, de l’équipe écologiste, a fait part de son mécontentement face à l'approche adoptée : "Avec plus de 50 000 habitants, il est impératif de considérer la transition écologique !" Cependant, malgré les appels à des investissements plus ambitieux, les membres de la majorité continuent de défendre leur bilan. "117 millions, c'est remarquable pour une commune de notre taille," affirme Driss Saïd, adjoint aux ressources humaines.
Dans cette ambiance de tensions, la question demeure : fallait-il présenter ce rapport avant les élections ? Annereau et ses collègues estiment que non, alors que Cottin et le maire Bertrand Affilé soutiennent que des contraintes de délais ont forcé leur main. En fin de séance, les élus de droite ont voté contre le rapport, tandis qu'un élu du Rassemblement National a choisi de s’abstenir.
Les débats à Saint-Herblain reflètent donc des enjeux plus vastes dans la gestion publique, où la nécessité d'équilibrer prudence financière et investissements stratégiques se fait de plus en plus pressante. Cela souligne l'importance des décisions qui façonneront non seulement l'élan économique de la ville, mais aussi le bien-être de ses citoyens.







