L'Assemblée nationale a récemment validé le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, avec un écart de seulement treize voix. Ce vote a marqué une étape cruciale pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, mais a également soulevé des questions sur le coût politique de ce compromis avec les socialistes.
Dans un débat qualifié par Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, de « foire à la saucisse », le PLFSS a été adopté par 247 voix contre 234. Quatre groupes ont voté contre, incluant le Rassemblement national (RN), La France Insoumise (LFI), l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI) et le Parti Communiste Français (PCF). Éric Ciotti, député LR, a dénoncé le texte en déclarant : « Vous nous proposez un quoi qu'il en coûte indigne de la Cinquième République ! »
Les groupes Ensemble pour la République et MoDem ont soutenu le texte, tandis que les socialistes ont majoritairement approuvé la proposition, respectant ainsi la directive de leur chef de parti, Olivier Faure. Ce dernier avait obtenu de la part du gouvernement des engagements, notamment la suspension temporaire de la réforme des retraites qui suscite tant de mécontentement.
Le PLFSS initial prévoyait un déficit de 17,5 milliards d'euros, qui a été révisé à 19,6 milliards, notamment en raison d'un transfert exceptionnel de 4,5 milliards d'euros par le budget de l'État, soulevant des préoccupations quant à sa viabilité future. Les dépenses liées au Ségur de la santé sont en grande partie responsables de cette augmentation du déficit, représentant plus de la moitié de celui-ci.
Les experts s’inquiètent également du gestion budgétaire. La Direction de la sécurité sociale (DSS) a averti que le rejet du PLFSS aurait entraîné un déficit de 29 milliards d'euros, illustrant le risque de « perte de contrôle » sur les comptes sociaux. Cela démontre à quel point l’adoption du texte était cruciale pour éviter un désastre financier.
Le texte doit désormais être examiné par le Sénat avant un ultime passage à l'Assemblée nationale. Bien que cette étape soit un pas en avant pour Lecornu, le chemin est encore semé d'embûches, surtout avec l'examen du Projet de loi de finances (PLF) qui s'annonce plus ardu.
Cette situation souligne la complexité des enjeux budgétaires en France et la nécessité d’une réforme plus globale des procédures budgétaires, souvent jugées lentes et peu efficaces. Les politiques publiques doivent prendre en compte la réalité économique et les attentes du citoyen pour garantir un avenir financier sain.







