Le gouvernement a réussi, avec l'appui des Socialistes, à faire adopter son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 lors de la seconde lecture à l'Assemblée nationale le 9 décembre 2025. Ce vote constitue une lueur d'espoir pour Matignon, malgré des concessions complexes.
Cependant, la véritable épreuve réside dans le parcours législatif qui demeure dans une période incertaine. Le texte doit encore être soumis au Sénat, et un vote définitif est prévu pour le 12 décembre à minuit, conformément aux règles établies. Sans un budget voté, le déficit pourrait atteindre des sommets, comme l’a souligné la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, avertissant que le déficit chuterait à au moins 29 à 30 milliards d'euros.
Des mesures clés à retenir
Parmi les principales dispositions adoptées, figure la suspension de la réforme des retraites jusqu'en janvier 2028, permettant à la génération de 1964 de partir à 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans, ce qui représente un tournant significatif dans le paysage des retraites en France. En outre, le texte introduit des révisions pour valoriser les carrières des femmes ayant eu des enfants au moment de la retraite.
Une autre modification substantielle concerne la limitation de la durée des arrêts de travail, fixant un maximum d'un mois pour une première prescription, et de deux mois pour les renouvellements. Ce durcissement des conditions a suscité des réactions mitigées parmi les députés, notamment ceux de gauche, qui expriment des inquiétudes quant à son impact sur les assurés.
Des tensions politiques persistantes
Le gouvernement, bien qu’ayant franchi une étape, devra bientôt se confronter à une nouvelle épreuve : le budget de l'État. Des figures emblématiques de la gauche, comme François Hollande, ont déjà demandé l'usage du 49-3, une procédure emblématique du passage en force, témoignant des fractures politiques toujours présentes. Les socialistes, après avoir appuyé certaines mesures, ont clairement affiché leur désapprobation face au texte final, ce qui laisse présager des débats houleux à venir.
Le chemin vers une adoptabilité paisible semble encore semé d'embûches. L’un des principaux enjeux reste la perception par le public et les impacts cumulatifs des choix budgétaires sur les citoyens, particulièrement dans un contexte économique précaire.
Les prochains jours seront décisifs pour l'avenir de ce budget, et le gouvernement pourrait être contraint de naviguer dans des eaux tumultueuses pour parvenir à un consensus.







